Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans l’été! Ça fait plusieurs mois que vous ouvrez les rideaux le matin en vous demandant « Est-ce que l’hiver est enfin terminé ?!? ». Si c’est votre réalité, alors vous souffrez peut-être d’un cas d’hypervigilance de l’arrivée de l’été!
Un peu de sérieux maintenant. Qu’est-ce que l’hypervigilance? Même si la définition du mot est assez simple à comprendre, prenons le temps de décortiquer tout ça. Dans cet article, nous commencerons par définir l’hypervigilance. Ensuite, nous parlerons des symptômes, de la manière dont l’hypervigilance se développe et des moyens pour se rétablir.
Pour débuter, on pourrait définir l’hypervigilance comme un état d’alerte constant qui touche plusieurs aspects de notre vie : comportemental (ce qu’on fait), cognitif (ce qu’on pense) et physiologique (dans notre corps). L’hypervigilance n’est pas une maladie ou un trouble, c’est un symptôme de l’anxiété. On pourrait donc dire que l’hypervigilance, c’est d’être toujours en état d’alerte ou de méfiance.
Répondons maintenant à la question suivante : comment devient-on hypervigilant?
Indice : ce n’est pas une question de choix! La plupart des gens hypervigilants le sont devenus à cause d’événements difficiles. On parle de gens ayant survécu aux abus ou qui ont été témoins de grandes violences. Tous ces événements envoient des messages qui demeurent gravés dans notre amygdale : la vie est dangereuse et il faut toujours se méfier.
Voici des exemples qui vous permettront de reconnaitre un état d’hypervigilance chez vous ou chez les autres.
Comportemental
À quoi ressemblent les comportements d’un individu hypervigilant?
C’est quand vous chassez vos amis de votre entourage. Pourquoi? Parce-que vous avez l’impression qu’ils vous trahiront et qu’ils profiteront de vous. C’est aussi parce que vous aimez mieux l’isolement que le risque de faire confiance et d’être trahi. C’est grave, tout ça. Si vous finissez par vous ramasser seul parce que vous vous méfiez trop, vous créez plus de problèmes que vous n’en réglez.
Cognitif
Nous sommes ici dans le domaine des pensées. Quand on est hypervigilant, de quelle manière pense-t-on? Voici des exemples.
Quand vous êtes dans un groupe, vous restez sur vos gardes. Parce que vous pensez que le monde est peuplé de gens mal intentionnés. Quand vous vous préparez à sortir, vous vous inquiétez des accidents possibles. Parce qu’on ne peut jamais prédire quand ça va mal se passer. Quand vous êtes en couple, si votre conjoint n’arrive pas à l’heure, vous avez milles inquiétudes. M’a-t-il trahi? Est-elle avec quelqu’un d’autre? Bref, quand on est hypervigilant, il n’en faut pas beaucoup pour s’inquiéter.
Physiologique
La physiologie, c’est la science du fonctionnement du corps. Le cerveau des gens souffrant d’hypervigilance n’est pas « connecté » de la même façon que le cerveau des gens détendus. Plus précisément, nous parlons d’une toute petite structure du cerveau : l’amygdale. Attention! Nous ne parlons pas de ce qui se cache dans le fond de votre gorge, mais d’une partie du cerveau en forme d’amande (en latin, amygdale signifie « amande »). C’est une partie du cerveau qui appartient au système limbique (ou cerveau émotionnel). C’est une partie très importante de notre corps : elle est à la base du contrôle des émotions. Elle produit les hormones qui augmentent votre stress. L’amygdale est aussi impliquée dans les comportements de réponse au stress. Vous figez lorsqu’on crie après vous? C’est votre amygdale qui est responsable de cette réaction.
Avant de parler de guérison, laissez-moi vous parler rapidement des autres impacts que peut créer une amygdale « déréglée ». Les gens qui ont des pensées dépressives, surtout les adolescents, vont être hypervigilants face à ces pensées. Résultat : les jeunes pensent seulement à ce qui ne va pas et mettent de côté les belles expériences. L’hypervigilance augmente donc le sentiment de dépression, puis même le taux de suicide, car le cerveau réserve toute sa place au négatif.
En bref, l’hypervigilance, c’est d’avoir son système d’alarme réglé au plus sensible. Tellement sensible qu’il sonne même quand il n’y a rien de grave. Votre amoureuse n’est pas arrivée après 5 minutes? Le système d’alarme est parti et on se met en mode inquiétude.
Comment on guérit ça?
Il y a plusieurs méthodes reconnues qui permettent de rétablir la santé de votre amygdale. Pour vous, cela signifie moins de stress inutile et d’impressions de danger. Voici un premier moyen : la méditation. Vous trouvez que c’est un moyen un peu doux pour contrer les effets d’un traumatisme? Détrompez-vous! Des scans du cerveau permettent de confirmer que l’amygdale des gens qui méditent se porte mieux. Ça fonctionne autant pour les traumas d’enfance que les traumas vécus dans l’armée.
D’autres méthodes? Certainement! Vous pouvez aussi entreprendre un suivi individuel afin d’aborder les croyances qui vous rendent plus méfiants. Plusieurs interventions ont fait leur preuve dans le domaine du rétablissement, il ne faut pas vous en priver! Finalement, n’oubliez pas qu’une bonne hygiène de vie aura toujours un effet bénéfique pour vous. En résumé, n’abusez pas de la caféine si vous recherchez la détente!
Nous pourrions donc dire que la première étape pour vous rétablir de vos symptômes anxieux, c’est d’en être conscient. Parfois, on pense que l’autre est dangereux. Mais est-ce que ce ne serait pas notre système d’alarme qui serait trop sensible?
Références :
Smitha Bhandari. 2024. What Is Hypervigilance?. https://www.webmd.com/mental-health/what-is-hypervigilance
Alvin Powell, 2018, When science meets mindfulness. Harvard Gazette. https://news.harvard.edu/gazette/story/2018/04/harvard-researchers-study-how-mindfulness-may-change-the-brain-in-depressed-patients/
« Hypervigilance », 2003. https://www.sciencedirect.com/topics/medicine-and-dentistry/hypervigilance#definition
Know your brain: amygdala. https://neuroscientificallychallenged.com/posts/know-your-brain-amygdala