Les bases de la colère
Dans un souhait de mieux vous renseigner, vous sensibiliser et également vous outiller, je désire attirer votre attention sur une émotion hostile. L’être humain vit toute sorte d’émotions, selon le contexte dans lequel il est et cela influence ses comportements. Une émotion hostile que certains d’entre nous vivons à l’occasion, d’autres constamment, est la colère. Nous pouvons voir la colère comme un signal d’alerte, qui dit à notre corps que quelque chose ne fonctionne pas comme nous l’aurions souhaité ou qu’un besoin n’a pas été comblé. Par exemple, le fait de ne pas réussir à nous rendre au travail à l’heure prévue ou le fait de ressentir de la douleur physique. Ou bien, imaginez-vous passer une journée en vous faisant insulter sans raison valable. Dans un tel cas de figure, vous ressentiriez probablement de la colère. Nous pouvons être en colère tant envers un humain, qu’un animal, un objet et même envers nous-même (colère auto- digérée).
La colère au niveau comportementale
De plus, la colère peut s’exprimer de plusieurs façons. L’une de ces façons est de s’affirmer, donc d’exprimer notre insatisfaction, tout en restant respectueux. Nous pouvons également nous montrer passif. Finalement, une autre façon d’exprimer notre colère et d’adopter des comportements d’agressifs. Ces derniers peuvent aller au simple fait de se dénigrer soi-même, d’hurler après les gens, ou des frapper quelqu’un ou quelque chose. Nous pourrions qualifier ce genre de comportements d’agression réactive. Nous pouvons également nous montrer passif agressif, c’est-à-dire lorsqu’on masque au quotidien des sentiments que l’on n’assume pas. Plus précisément, la passivité agressive se caractérise par des comportements de vengeance, de dominations et d’une froideur à l’égard d’autrui (Laverdière et al., 2019).
La personnalité
Par ailleurs, un concept important à discuter est celui des traits de personnalité, qui sont une tendance comportementale et caractéristique stable à travers la vie d’un individu. Il m’apparaît comme primordiale de mentionner qu’il existe des individus que l’on pourrait décrire comme ayant des traits de personnalité de colère, qui est le fait d’avoir une tendance stable à ressentir de la colère et à l’exprimer au niveau comportemental.
Les régions corticales
Certains d’entre vous pourraient se demander quels sont les régions de notre cerveau associées avec l’émission d’une réponse de colère, n’est-ce pas ? Eh bien, des études scientifiques antérieures rapportent que l’activation cérébrale de l’insula, l’hippocampe et le cortex cingulaire suivant une provocation (Denson et al., 2009). De plus, l’activité cérébrale du cortex cingulaire dorsale antérieur était positivement reliée avec de la colère auto- rapportée.
Étiquette sociale
En outre, dans la société, on sait qu’il y a plusieurs étiquettes sociales qui sont apposées chez les genres. L’une de ces étiquettes est que l’expression de la colère est normale chez les hommes mais qu’elle est mal vue chez les femmes, au point que l’on considère que si une femme exprime sa colère de façon intense, elle est folle ou qu’elle a un trouble psychologique. De récentes recherches ont démontré que les hommes et les femmes qui expriment leurs émotions négatives au travail sont évalués différemment, c’est-à-dire que l’augmentation du « statut » qui provient de l’expression de la colère ne bénéficie que les hommes. Cela serait à cause des attentes stéréotypées des gens par rapport aux expressions des émotions des genres. Les gens penseraient que les femmes sont plus probables d’exprimer de la tristesse au travail alors que pour les hommes, ça serait la colère. Quand les femmes sont perçues comme moins dominantes, il est attendu d’elle d’exprimer de la tristesse plutôt que de la colère dans des situations stressantes.
Sensation physiologique
Les signes physiologiques de la colère peuvent varier, allant de sensation de lourdeur dans la poitrine ou à l’estomac, à de la respiration rapide et saccadée. Nous pouvons également avoir chaud et sentir notre cœur battre très vite. Il est possible d’avoir des tensions musculaires ou d’éprouver des maux de têtes.
Prévention
Il est important de bien comprendre les causes de notre colère afin de mieux la gérer. Pour prévenir ou améliorer votre situation par rapport à votre colère, il est important de s’informer. Par exemple, vous pouvez déterminer les éléments déclencheurs de votre colère ou demander à vos proches de vous avertir lorsqu’ils remarquent que vous commencez à vous impatienter. Vous pouvez également prendre soin de vous en adoptant des habitudes de vies saines (tel que bien se nourrir et bien dormir). Il est également important de respecter vos limites. Finalement, il est primordial de s’organiser, donc de chercher des solutions réalistes et de vous confier à une personne de confiance.
Plusieurs ressources existent pour pouvoir mieux gérer notre colère et les comportements agressifs qui en résultent, tel que :
- CHOC Carrefour d’hommes en changement (Laval)
- OPTION (Montréal)
- PRO-GAM (Montréal)
Référence :
- Workplace Anger costs women irrespective of Race (Marshburn et al., 2020)
- The angry brain: neural correlates of anger, angry rumination, and aggressive personality (Denson et al., 2009)
- Laverdière, O., Ogrodniczuk, J. S., & Kealy, D. (2019). Interpersonal Problems Associated With Passive-Aggressive Personality Disorder. The Journal of Nervous and Mental Disease, 207(10), 820–825. doi:10.1097/nmd.0000000000001044
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