Vieillissement et sexualité

J’aimerais vous amener sur une piste de réflexion. Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez au vieillissement ? Répétez l’exercice, mais cette fois-ci pour la sexualité. Y a-t-il des éléments incompatibles entre les éléments que vous associez au vieillissement et ceux que vous liez à la sexualité? Si cela est le cas, vous n’êtes pas les seul.e.s à le penser, mais laissez-moi vous aider à déconstruire vos croyances. 

Dans notre société, nous avons tendance à faire de l’âgisme et du jeunisme. L’âgisme désigne l’adoption de stéréotypes péjoratifs et de préjugés quant aux personnes vieillissantes. Dans le même sens, le jeunisme représente la survalorisation de la jeunesse dans divers aspects de la vie. Selon plusieurs études, dans nos sociétés, nous faisons particulièrement preuve d’âgisme et de jeunisme dans le domaine de la sexualité. Effectivement, nous avons tendance à associer la sexualité à la beauté, la passion, la performance, la fertilité et, surtout, la jeunesse (Gott, 2005). C’est cette incompatibilité présumée entre sexualité et vieillissement qui amène les gens à entretenir des fausses croyances quant à la sexualité des personnes âgées (Simpson, 2016 ; Pryzybylo, 2021). 

Ces mythes concernent des croyances telles que les personnes âgées ne ressentent plus de désirs sexuels, comme si la libido disparaissait ou diminuait drastiquement après un certain âge. Également, il est souvent véhiculé que les corps vieillissants deviennent indésirables. Pourtant, selon une étude, 73 % des personnes âgées entre 57 et 64 ans maintiennent leurs activités sexuelles, 53 % des personnes entre 65 et 74 ans, et 26% des personnes entre 75 et 85 ans (Karaker et al. 2011). Ces résultats montrent que, malgré que le vieillissement entraîne des changements hormonaux et une diminution variable de la fonction sexuelle, les personnes vieillissantes continuent ou souhaitent maintenir leurs activités sexuelles. Les fausses croyances ont un effet stigmatisant pour les personnes vieillissantes qui peuvent se retrouver être dissuadées à rechercher un.e partenaire, à maintenir une vie sexuelle active ou à rechercher l’information ou les services nécessaires à leurs besoins sexuels. Cela peut avoir comme effet de diminuer leur qualité de vie, et parfois contribuer à leur isolement et leur bien-être mental.

Par ailleurs, ces mythes mettent en lumière la tendance de la société à entretenir des standards élevés quant à l’image corporelle, et à mettre en relation l’apparence physique liée à l’âge et la valeur sexuelle d’une personne. En d’autres mots, plus une personne présente des rides, des cheveux gris ou blancs, ou une perte de tonus musculaire, plus elle sera vue comme asexué.e et indésirable sexuellement. Selon une étude, cette disqualification sexuelle des personnes vieillissantes se produit davantage chez les femmes que les hommes (Alarie, 2019). Effectivement, les hommes demeurent éligibles sexuellement plus longtemps que les femmes. Par exemple, il existe de nombreux « sex-symbol » masculins parmi les célébrités américaines comme George Clooney, Brad Pitt, Johnny Depp, et bien d’autres encore. Y a-t-il autant d’exemples de célébrités féminines d’âge avancé perçues comme des « sex-symbol » ? Venez me faire part de vos réponses ! Finalement, que peut-on faire pour diminuer la stigmatisation sexuelle liée à la vieillesse ? Puisqu’après tout, nous passons tous par là un jour !

 

Sources : 

(OMS, 2021) SITE WEB

Organisation Mondiale de la Santé. (2021, 18 mars). Vieillissement  : l’âgisme. https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/ageing-ageism

(Gott, 2006) LIVRE

Gott, M. (2006). Sexuality, Sexual Health and Ageing. International Journal of Ageing and Later Life. 1(1), 119-122. 

(Przybylo, 2021) 

Pzybylo, E. (2021). Ageing asexually: exploring desexualisation and ageing intimacies. Dans P. Simpson, P. Reynolds et T. Hafford-Letchfield (dir.), Sex and Diversity in Later Life (p.181-198). DOI: 10.2307/j.ctv1nh3m64.16

(Karraker et al. 2011)

Karraker, A. DeLamater, J., Schwartz, C. R. (2011). Sexual Frequency Decline from Midlife to Laterlife. The Journals of Gerontology, 66B(4), 502-512. Doi:10.1093/geronb/gbr058

https://academic.oup.com/psychsocgerontology/article/66B/4/502/589527?login=true

(Alarie, 2019)

Alarie, M. (2019). «  Je ne suis pas une Cougar ! » Quand l’âgisme et le sexisme compliquent l’expression du désir sexuel féminin. Recherches féministes. 32(1), 49-70. https://doi.org/10.7202/1062224ar 

Cocaïne, amphétamines, MDMA et sport – et si c’était le même cocktail chimique dans le corps?

Notre corps libère des hormones qui contrôlent plusieurs processus physiologiques et émotionnels, comme la croissance, la reproduction, la faim, l’humeur et le sommeil. 

Les hormones sont des substances naturelles sécrétées par des glandes. Elles agissent comme des messagers chimiques pour différents organes ou autres glandes du corps. 

L’activité physique et la drogue stimulent la sécrétion de plusieurs hormones, dont les hormones du bonheur. Mais quelles sont ces hormones qui sont libérées durant l’activité physique et lors de la prise de substances (cocaïne, MDMA, amphétamines) ? Quels sont leurs effets sur notre corps et notre mental ?

  1. Hormones libérées lors de l’activité physique 

Plusieurs hormones sont libérées lors de l’activité physique comme les endorphines, la dopamine et la sérotonine. Ce sont des hormones qui ont des effets divers sur notre corps, que nous allons développer ci-dessous. 

  1. Les endorphines  

Les endorphines sont des hormones sécrétées par des glandes à la base du cerveau en réponse à certaines situations comme l’activité physique. Elles sont aussi appelées « hormones du bonheur » puisqu’elles procurent une sensation de bien-être et d’euphorie. Ces endorphines agissent aussi comme des antidouleurs naturels. L’activité physique va augmenter la production des endorphines dans le corps et améliorer l’humeur, réduire le stress, l’anxiété et la dépression. 

  1. La dopamine  

La dopamine est une hormone qui joue un rôle fondamental dans le système de récompense du cerveau. Tout comme les endorphines, c’est une « hormone du bonheur », car elle est libérée par notre cerveau lors d’expériences associées au plaisir. La dopamine a une influence sur notre comportement, notre bien-être et notre motivation. Pendant l’activité physique, la dopamine joue un rôle essentiel dans la motivation et le renforcement des comportements liés à l’activité physique. 

  1. La sérotonine  

La sérotonine est une hormone qui permet de maintenir un état de stabilité au niveau de l’humeur et donc de se sentir bien mentalement. Elle est aussi impliquée dans la régulation du sommeil et de l’appétit. La sérotonine est associée à l’état de bonheur. 

L’activité physique va stimuler la production de sérotonine dans le cerveau et peut donc améliorer l’humeur et réduire les symptômes liés à la dépression et à l’anxiété. De plus, avec une activité physique régulière, le cerveau va développer une sensibilité aux récepteurs de sérotonine, ce qui va réguler l’humeur et le comportement. 

 

  1. Effets des drogues sur les hormones du bonheur 
    1. Dopamine : influence de la cocaïne, MDMA et des amphétamines 

Lorsque nous consommons de la cocaïne, de la MDMA et des amphétamines, notre corps libère de la dopamine. En réponse à la prise de ces drogues, nous allons ressentir une sensation artificielle de plaisir et d’euphorie, ce qui peut développer des comportements addictifs. Effectivement, la dopamine, impliquée dans le circuit de la récompense, joue un rôle central dans le phénomène de l’addiction. La personne qui consomme va libérer une grande quantité de dopamine, ce qui va lui donner une envie irrésistible de consommer à nouveau, sans prendre en compte les conséquences négatives. 

  1. Sérotonine : effets de la MDMA sur la libération de sérotonine 

La prise de MDMA entraîne une libération importante de sérotonine dans le corps. Cette drogue va alors provoquer une sensation artificielle de bonheur, d’euphorie et d’empathie pour les personnes autour de nous. C’est pourquoi nous l’appelons la drogue de « l’amour ». 

  1. Noradrénaline : les amphétamines et la MDMA 

La noradrénaline est une hormone qui est impliquée dans les fonctions de vigilance, de mémoire, d’impulsivité et d’humeur dans le cerveau. Les amphétamines et la MDMA stimulent la sécrétion de noradrénaline dans le cerveau. Cela va alors favoriser l’attention et la vigilance de la personne. 

  1. Comparaison des mécanismes et des effets 
    1. Mécanismes de libération des hormones 

L’activité physique et la drogue influencent de façon différente le système hormonal dans le corps. Effectivement, l’activité physique va stimuler de manière naturelle le système hormonal, en sécrétant diverses hormones aux multiples effets positifs, en quantité modérée. Tandis que la drogue va stimuler artificiellement le système hormonal en sécrétant des hormones abondamment dans notre corps. 

  1. Durée et conséquences : comparaison des effets à court terme et à long terme de l’activation hormonale par l’exercice et de la drogue 

La cocaïne, les amphétamines et la MDMA ont des effets à court terme sur le plan physique et mental : euphorie intense ; atténuation de la faim, de la fatigue et du besoin de sommeil, augmentation de l’énergie, une exaltation des pulsions sexuelles et aussi une désinhibition sociale.  Des complications peuvent survenir lors de premières prises sur le plan neurologique (AVC) ou cardiovasculaire (infarctus). À long terme, la prise de substances, comme la cocaïne, entraîne un risque de dépendance et des complications psychiatriques (état délirant ou paranoïa ; dépression et tentatives de suicide ; attaque de panique) avec une altération des fonctions cognitives. 

Faire de l’exercice physique de façon régulière améliore la santé physique et psychologique. Effectivement, les effets positifs à court et à long terme sont nombreux. À court terme, l’activité physique va augmenter le flux sanguin et l’apport en oxygène dans le corps, ce qui va donner un regain d’énergie. Avec la libération des endorphines, l’activité physique va aussi entraîner une sensation de bien-être. Sur le long terme, l’activité physique peut aussi : réduire le risque de maladies cardiovasculaires en renforçant le cœur et en améliorant la circulation sanguine ; réduire le diabète de type 2 et les cancers incidents ; réduire les symptômes de dépression et d’anxiété ; améliorer le sommeil et les fonctions cognitives. 

Conclusion : 

L’exercice physique apporte des avantages durables sur la santé physique et mentale par rapport aux risques associés à la consommation de drogue. En effet, la santé cardiovasculaire est améliorée, les symptômes liés au stress, à l’anxiété et la dépression sont réduits, la confiance en soi est améliorée… Bref, faire de l’exercice physique de façon régulière cultive notre bonheur et notre bien-être. C’est pourquoi le CAFGRAF s’engage à pousser nos limites et à encourager l’activité physique, tous les mercredis matins. De plus, le 2 juin prochain se tiendra la course des pompiers à Laval et pour cette occasion, le CAFGRAF participe à une marche de 2 kilomètres. Alors, j’espère vous voir nombreux pour cet évènement et surtout avoir du plaisir. 

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Références 

Steven E. Hyman and Robert C. Malenka, « Addiction and the brain: The neurobiology of compulsion and its persistence », Nature Reviews Neuroscience, vol. 10, no 2,‎ 2001, p. 695-703.

https://www.allodocteurs.fr/mdma-pourquoi-lappelle-ton-la-drogue-de-lamour-33267.html 

https://www.elsevier.com/fr-fr/connect/pharmacologie-du-systeme-noradrenergique 

https://sassosolene.wordpress.com/2013/01/01/circuit-de-la-recompense/#:~:text=Le%20circuit%20de%20la%20r%C3%A9compense,de%20d%C3%A9pendance%20et%20d’addiction

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/physical-activity#:~:text=L’activit%C3%A9%20physique%20est%20tr%C3%A8s,le%20cancer%20et%20le%20diab%C3%A8te

La cocaïne : un marché en essor évolution et tendances en France (2000-2022), (2023) : chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epfxco2d3.pdf 

https://www.sports.gouv.fr/les-bienfaits-du-sport-25#:~:text=Lorsqu’on%20pratique%20une%20activit%C3%A9,tout%20une%20source%20de%20plaisir.

https://www.allodocteurs.fr/archives-baisse-de-moral-du-sport-pour-oublier-ses-problemes-11075.html 

https://www.drogues.gouv.fr/que-nous-dit-la-science-des-addictions#:~:text=Les%20substances%20psychoactives%20lib%C3%A8rent%20la,cerveau%20de%20continuer%20de%20consommer.

Un appartement à mon image

« Montre-moi ta maison, je te dirai qui tu es »

Depuis longtemps, notre habitation est un reflet de notre rang social. Les plus riches vivent dans des châteaux et le reste de la population, dans des logis plus modestes. D’un simple coup d’œil, nous pouvons évaluer la richesse des gens selon l’apparence de leur maison. Aujourd’hui, notre logis satisfait aussi d’autres fonctions. Il devient un lieu d’expression individuelle, d’unité familiale et de créativité. Il est aussi un lieu d’intimité où nous contrôlons l’identité de toute personne qui voudrait y entrer. Il s’agit donc à la fois d’un lieu d’exposition très révélateur de notre identité, mais aussi d’un endroit privé et intime.

La psychologie de l’habitat

Depuis quelques années, nous assistons à la montée en popularité d’une nouvelle science : la psychologie de l’habitat. Qu’est-ce que ça mange en hiver? Pour décrire cette approche, nous pouvons simplement dire qu’elle permet d’améliorer notre qualité de vie en modifiant des aspects de notre appartement. Pourquoi? Parce que ça permet d’améliorer notre sentiment de bien-être. Comment? En se réappropriant notre milieu de vie, en le façonnant à notre image afin de s’y sentir mieux. Vous connaissez l’adage « un esprit sain dans un corps sain »? La psychologie de l’habitat nous proposerait de le transformer pour qu’il devienne « un esprit sain, dans un corps sain, dans un logement sain ». C’est évident! Qui prétend être à son meilleur dans un appartement délabré et insalubre? Personne. 

Voici les trois grandes fonctions d’un milieu de vie selon la psychologie de l’habitat. Il s’agit d’un lieu d’intimité, de repères et de stabilité. Voici une courte description de ces trois fonctions et quelques exemples de la manière dont elles prennent vie dans notre quotidien.

Notre logis, un lieu d’intimité

Premièrement, notre milieu de vie nous offre un environnement d’intimité, où l’on peut se retrouver en privé. Besoin de pleurer seul? De vous reposer à l’abri des dérangements? Votre demeure est le meilleur endroit pour vous recentrer sur vous. De plus, vous remarquerez que tous les appartements viennent avec une clé et une serrure.  Pour se sentir bien, il faut se sentir en sécurité : notre chez-nous est le mur qui nous protège des agressions extérieures. 

Il est possible de comprendre bien des choses en prenant le temps d’observer l’appartement d’un ami. C’est le désordre et ça frise le chaos? Comme dirait Eiguer, « La maison est un reflet de notre âme, et à ce titre, nos difficultés, nos troubles non résolus, nos secrets de famille sont projetés sur l’habitat… ». Comme nous venons de le voir, notre vécu et notre personnalité influencent notre habitat. L’inverse est aussi vrai : les événements qui touchent notre logis nous affectent tout autant. Pensez-y : votre ami vomit sur votre nouveau divan et s’en va sans ramasser. Oserez-vous dire que ça ne vous dérange absolument pas? Notre logis est en quelque sorte une deuxième peau. Comme un escargot qui traîne sa coquille, nous sommes intimement liés à notre habitat.

Notre appartement, un point de repère

Deuxièmement, notre appartement nous sert de point de repère. Il est un lieu de sécurité, d’expression de vos valeurs, de vos rêves, et aussi de votre souffrance. Vous avez affiché votre diplôme sur le mur, bien à la vue de tous? Vous avez un grand cadre d’un bord de mer des îles tropicales? C’est normal, car nous aimons nous reconnaître dans notre chez-nous. C’est aussi le lieu d’expression de notre souffrance ou de nos blessures. Vous pouvez parier qu’un ami qui s’endort sur ses mégots de cigarette n’est pas dans ses moments les plus heureux. Il n’a plus de repères dans sa vie et son appartement est à son image.

Notre chez-nous, un lieu de stabilité

Rares sont les gens qui souhaitent déménager trois fois par année. Alors pourquoi voit-on tant de gens déménager régulièrement? Voici une explication au manque de stabilité. Parkinson, Nelson et Horgan (1999) expliquent l’importance d’avoir un appartement bien entretenu: « …un logement médiocre est associé à une pauvre qualité de vie, une insatisfaction qui a des effets négatifs et favorise l’apparition de comportements inadéquats. ». Ils ajoutent que la qualité du logement est liée à la stabilité : un appartement de mauvaise qualité limite l’accès à une vie gratifiante et à des contacts sociaux qui permettent d’améliorer notre mieux-être. Vous comprendrez donc qu’il est bien difficile de garder ses amis, ses intervenants, ses ressources alimentaires et autres si l’on change de région tous les ans.

La santé mentale dans tout ça?

Les gens qui souffrent d’un trouble de santé mentale ont plusieurs contraintes qui réduisent leur accès à des appartements confortables. Il y a les appartements supervisés, qui ne laissent pas toujours la possibilité de les décorer à notre image. Il y a les salaires, qui permettent seulement d’espérer les logements dont personne d’autre ne voudrait. Quand on demande à des gens souffrant de trouble de santé mentale ce qu’ils souhaitent d’un appartement, ils répondent « avoir le choix, l’intimité, l’autonomie et le contrôle. »

Vous souhaitez démarrer une démarche d’amélioration de votre milieu de vie? Venez consulter les intervenants du CAFGRAF! Nous avons une art-thérapeute qui vous conseillera sur les manières de le rendre plus joli. Nous avons une ergothérapeute qui vous aidera à le rendre plus fonctionnel. Finalement, vous avez sûrement des amis qui seraient prêts à vous donner un petit coup de main pour faire avancer vos projets!

Venez nous voir, la vie est plus facile quand on est bien entourés!

[1] Alberto Eiguer, (2004) « L’inconscient de la maison », DUNOD
[1] Idem
[1] AGNERAY, F., Tisseron, C., Mille, M., Wawrzyniak, S. & S. SCHAUER (2015). « L’habitat et ses liens avec le psychisme : aspects psychopathologiques et cliniques de l’attachement à l’habitat », L’Évolution Psychiatrique, vol. 80, Issue 3, Pp. 489-499
[1] PARKINSON, S., NELSON, G. et S. HORGAN (1999). «From Housing to Homes: A Review of the Literature on Housing Approaches for Psychiatric Consumer/Survivors», Canadian Journal of Community Mental Health, vol. 18, no 1, 145 -164.
[1] SYLVESTRE, J., TRAINOR, J., HOPKINS, M., ANUCHA, U., ILVES, P. & N. Ramsudar (2001). “À propos de la stabilité du logement chez des personnes aux prises avec des troubles mentaux graves ». Nouvelles pratiques sociales, vol.14, n2, p.59-74.
[1] CARLING, P.J. et B.H. TANZMAN (1996). «Consumers’ Preferences for Housing and Supports», dans HUTCHINGS, G.P., EMERY, B.D. et L.P. ARONSON (sous la direction de), Housing for Persons with Psychiatric Disabilities: Best Practices for a Changing Environment. Technical Assistance Tool Kit, Alexandria, VA, National Technical Assistance Center for State Mental Health Planning, 53-59.

Mes droits de locataire

Avoir un logement est un droit fondamental protégé par la Charte des droits et libertés de la personne. Beaucoup de locataires pensent être à la merci de leur propriétaire. Ils ont la croyance que le propriétaire pourrait, d’un seul geste, augmenter le prix des loyers pour s’enrichir, évincer un locataire s’il le désire ou complètement ignorer d’effectuer des travaux sur une propriété insalubre et le tout, sans conséquence. Bien peu de locataires osent contester une décision pourtant injuste du propriétaire de peur de subir des représailles de ce dernier. En vérité, le locataire a beaucoup plus de droits que vous pouvez croire.

Refuser une augmentation de loyer

Lorsque vient le temps de renouveler le bail, le propriétaire va généralement augmenter le prix du loyer, avec la hausse des coûts de rénovations des logements, les salaires de personnel, les taxes municipales, les assurances, etc. Le Tribunal Administratif du Logement (TAL) suggère aux propriétaires pour l’année 2024 une augmentation de 4% du prix des loyers, alors qu’en 2023 l’augmentation était suggérée à 3,5%. Malgré tout, les propriétaires sont libres de fixer leurs prix comme bon leur semble. Le TAL n’a pas l’autorité d’obliger les propriétaires à suivre leurs recommandations. Cela dit, le locataire a quand même des droits pour contester les augmentations abusives. Lorsque vous recevez la lettre mentionnant le montant du loyer pour l’année à venir, vous avez un mois de délai pour faire parvenir à votre propriétaire une lettre déclarant votre décision : accepter l’augmentation, refuser et rester dans le logement ou déménager à la fin du bail. Si vous refusez et restez dans le logement, le propriétaire n’aura pas le choix que de négocier avec vous pour trouver une entente ou de faire une demande au TAL pour qu’il se prononce sur l’augmentation proposée. EN AUCUN CAS le propriétaire ne peut vous évincer du logement à cause d’un refus, c’est un droit qui est protégé par la Loi.

Dans le cas où le propriétaire négocie avec vous, il peut décider de modifier les conditions du bail pour trouver un terrain d’entente, par exemple d’enlever l’internet inclus, l’électricité, etc. À chaque proposition, vous avez toujours l’option d’accepter les changements ou de refuser et de rester dans le logement. Le propriétaire aura un mois pour soumettre une nouvelle proposition. Si, après un mois, vous n’avez eu aucune réponse, les modifications proposées sont nulles et le bail revient aux mêmes conditions que présentement.

Pratique à savoir en tant que nouveau locataire

Vous avez sûrement déjà entendu dire que lorsqu’un logement se libère, le propriétaire va en profiter pour monter drastiquement le prix du loyer. Si vous êtes un nouveau locataire, vous devriez voir dans la section G du bail « Avis au nouveau locataire » le montant que payait le locataire précédant. Il n’est pas rare que le propriétaire ne remplisse pas cette section ou même inscrit un montant mensonger. Si vous pouvez être en contact avec l’ancien locataire, il est recommandé d’essayer d’obtenir une copie de son bail pour voir le prix le plus bas payé des derniers 12 mois pour évaluer si le nouveau prix proposé est raisonnable ou si le propriétaire en a profité pour faire une hausse abusive. Le TAL donne jusqu’à deux mois après le début du bail pour faire une révision du loyer.

Une autre pratique courante lors de la signature du bail est que le propriétaire demande un dépôt de garantie, soit pour assurer le retour des clés, couvrir les dommages ou un mois de loyer non payé, etc. Or, il est illégal pour un propriétaire d’exiger un dépôt de garantie ou un avancement de plus d’un mois de loyer. Il peut toutefois l’offrir comme option pour avoir une certaine sécurité financière. Le dépôt serait donc légal car le locataire peut choisir librement d’y adhérer ou non. Les autres options proposées sont d’avoir un colocataire qui assurera de payer la totalité du loyer au besoin ou d’avoir un co-signataire qui pourra cautionner le bail. 

Quoi faire avec tout ça?

Il n’est pas facile de naviguer dans le labyrinthe juridique avec les nombreuses lois et exceptions qu’il peut avoir. C’est pourquoi, en cas de problème avec votre propriétaire ou même avec un autre locataire, plusieurs organismes existent pour vous aider lorsque vous êtes incertains de la marche à suivre. L’En-Droit de Laval se spécialise dans la protection et la défense des droits des personnes avec un problème de santé mentale. Vous pouvez aussi consulter le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) pour tout problème juridique concernant le logement. 

Même si l’on pense que le propriétaire a le contrôle absolu de son logement, il est important de se rappeler que vous avez aussi des droits fondamentaux qui doivent être respectés et que vous n’êtes pas impuissants devant lui. N’hésitez pas à chercher quels sont vos droits et à les faire respecter, votre sécurité et votre bien-être passe par-dessus tout le reste. 

Références

  1. Lapierre, Geneviève « Droits des locataires 101», RCLALQ, 2019 https://rclalq.qc.ca/wp-content/uploads/2019/07/droit-des-locataires-101.pdf
  2. Tribunal Administratif du Logement. (2023) Modification d’une condition du bail https://www.tal.gouv.qc.ca/fr/reconduction-du-bail-et-fixation-de-loyer/modification-d-une-condition-du-bail

Le stress : un faux ennemi ?

En général, le stress est bien mal-aimé. Revisitons le stress pour voir qu’il n’est pas que mauvais! En effet, le stress est une réponse normale, et parfois même désirable, qui peut nous aider à naviguer certains défis de la vie. Comprendre les nuances du stress peut nous aider à le gérer plus efficacement.

Qu’est-ce que le stress?

À la base, le stress est une réaction de notre corps face à une menace. C’est grâce au stress que nous adoptons des comportements qui peuvent être utiles à notre survie, notre performance et permettre de nous dépasser et de nous adapter. Par exemple, le stress ressenti avant une compétition de sport ou encore une présentation orale augmente notre énergie, notre attention et notre motivation. Ainsi, le stress peut contribuer à améliorer la performance. Bien que le stress à dose modérée puisse être bénéfique, il n’y a aucun doute que le stress prolongé, répétitif ou excessif est problématique. Dans ce cas, le stress peut avoir des effets néfastes sur la santé physique et psychologique.

Qu’est-ce qui nous stress? Stresseurs absolus et relatifs

Il existe deux types de stresseurs : les stresseurs absolus et les stresseurs relatifs. Cependant, le corps ne fait aucune distinction entre ces types de stress : il réagit de la même manière aux stresseurs absolus et relatifs. Un stresseur absolu représente un danger réel et imminent pour notre vie. Les stresseurs absolus provoquent du stress chez tous les individus qui y font face. Se faire pourchasser par un ours agressif et affamé serait un exemple de stress absolu. En réalité, les stresseurs absolus sont plutôt rares de nos jours.

D’un autre côté, les stresseurs relatifs sont des situations qui ne menacent pas notre survie, et qui peuvent tout de même générer du stress. Par exemple, déménager, une dépense imprévue, les bouchons de circulation, parler devant des personnes … En fait, les stresseurs relatifs résultent de notre interprétation d’une situation : ils sont donc propres à chacun. Une personne peut percevoir une situation comme stressante, alors qu’une autre n’aura pas la même lecture de la situation. Tout est donc une question de perception.

Les ingrédients du stress : C.I.N.É

De nos jours, la plupart des stresseurs que nous vivons sont relatifs (notre vie n’est pas réellement menacée). Même si les stresseurs relatifs peuvent être interprétés différemment par chacun, il existe une recette commune du stress : C.I.N.É. Cette recette contient quatre ingrédients : un sentiment de Contrôle faible, l’Imprévisibilité, la Nouveauté et une menace à l’Égo. Il ne suffit que d’un ingrédient pour qu’une situation nous fasse ressentir du stress. Plus il y a d’ingrédients présents dans une situation, plus nous sommes susceptibles de ressentir du stress.

Redéfinir sa relation avec le stress

Comment nous voyons le stress peut également entraîner des répercussions. Avoir l’idée que le stress peut être un allié dans nos performances pourrait nous aider à mieux performer que lorsqu’on perçoit le stress comme étant uniquement néfaste. Il est donc important de se rappeler que vivre du stress est normal. Après tout, le cerveau est une machine à détecter des menaces, réelles ou perçues, pour nous sauver la vie. Développer une perception balancée du stress (il n’est pas que néfaste et il n’est pas que bon) pourrait donc nous aider à l’apprivoiser. Une autre façon d’apprivoiser son stress pourrait passer par l’écoute et la compréhension de notre stress.

Être à l’écoute de son stress

Lorsqu’on remarque des signes de stress, on peut prendre un moment pour se demander : quelle est la situation à l’origine de mon stress? Ensuite, on peut prendre le temps de déconstruire la situation stressante avec les ingrédients C.I.N.É. Ceci nous aidera à mieux comprendre à quelle situation/ingrédient nous sommes plus sensibles.

Voici des exemples de questions à se poser :

Contrôle faible : Est-ce que j’ai l’impression d’avoir peu ou pas de contrôle sur la situation ?
Imprévisibilité : Est-ce qu’il s’est produit quelque chose d’inattendu? Est-ce que je sens que la suite des choses est incertaine/inconnue?
Nouveauté : Est-ce que je suis dans une situation nouvelle, dans laquelle je n’ai jamais été?
Égo : Est-ce que je sens que mes capacités et mon égo sont en jeu ou remis en question?

D’ailleurs, si vous êtes intéressés à en apprendre plus sur quel ingrédient du stress vous affecte le plus, je vous invite à répondre à un questionnaire développé par le centre de recherche sur le stress humain : https://www.stresshumain.ca/le-stress/questionnaire-cine-2020/

En bref, le stress est une réponse naturelle et adaptative qui nous prépare à gérer une menace. La plupart des situations qui provoquent du stress sont propres à chacun, mais ils ont des ingrédients communs. Développer une perception plus nuancée du stress peut nous aider à apprivoiser le stress comme une ami plutôt qu’un ennemi.