Trouble d’accumulation compulsive : plus complexe qu’on le croit

Les personnes accumulatrices, ce sont des personnes qui souffrent du trouble d’accumulation compulsive (TAC).

Pierre Rondeau (médecin généraliste en santé mentale à la retraite) et Anne-Julie Roy (directrice des services externes de la Maison Grise de Montréal) sont venus donner une conférence à ALPABEM le 3 octobre 2023 sur le sujet. Le Dr. Rondeau affirme que bien que ces personnes vivent dans un environnement encombré, le TAC est différent du syndrome de Diogène. Ce n’est pas de l’insalubrité, ni un TOC (trouble obsessif compulsif). Ce n’est donc pas le même traitement, ni le même type d’intervention. Cela ne se traite pas par de la médication, mais par des approches en psychothérapie.

Le portrait de la situation

  • 2,6% des personnes en souffrent dans la population québécoise 1
  • 6% des aînés en souffrent 2
  • +/-8% des personnes accumulatrices seront évincées de leur logement 1
  • 82% des interventions de première ligne sont liées au TAC au Québec3

La personne est souvent fonctionnelle en dehors de la maison. Ce qu’il faut comprendre de cette situation, la perte d’un objet cause de la détresse. Aussi jeter un objet est difficile et crée de la détresse. Éviter la détresse, engendre peu à peu l’accumulation. Ce qui altère le fonctionnement social, professionnel, et cause des problèmes dans son environnement. Bien que les propriétaires craignent les incendies, seulement 0,25% des incendies sont causés par un TAC 1.

Causes

Les facteurs de stress psychosociaux viennent de l’insécurité financière, souvent à la suite du décès du conjoint, suivi d’un isolement. Il n’y a pas de cause unique, mais la génétique compterait pour 85%. La personne qui en souffre à souvent des parents qui en ont souffert aussi. Les personnes qui ont déjà vécu des événements traumatisant causant du stress aigu voient les risques multipliés par 5 de souffrir d’un TAC. Il devient difficile pour la personne de prendre des décisions. Elle voit aussi sa mémoire et son attention diminuer. De plus, elle a de la difficulté avec la classification. 75% des troubles sont liés à la dépression et/ou l’anxiété. Le Dr. Rondeau dit de chercher le TAC1, qui risque d’être présent aussi.

Quand le TAC mène à l’itinérance

L’entourage pense bien faire en arrivant pour faire un beau grand ménage. On voit d’abord la perte de repères. Cela amène de la détresse chez la personne habituée à vivre dans l’encombrement. Avec le temps l’incompréhension de part et d’autre mène à la rupture sociale3. La personne qui vit le rejet, ressent aussi un sentiment de honte, de l’épuisement et l’isolement. Elle peut alors compenser par de nouvelles acquisitions, aggravant le problème d’accumulation. Lorsque la personne loue un appartement elle est à risque d’éviction. Les propriétaires peuvent être intolérants et la personne peut se retrouver à la rue, si elle n’est pas accompagnée pour faire face et agir sur la situation.

Lorsque l’encombrement des lieux ne permet plus d’inviter les connaissances à la maison. Et que cela est suivi par une inspection et une éviction, la personne se retrouve délocalisée de son milieu de vie. La méfiance provoquée par l’incompréhension vulnérabilise encore plus la personne. L’entourage qui aide cette personne est aussi à risque de développer de l’anxiété et/ou de la dépression4.

La sagesse qui ressort de la conférence

Le TAC est souvent une réponse à la souffrance qui se manifeste par la difficulté à se séparer des objets. La personne est placée devant un choix difficile : celui de retrouver la fonctionnalité d’un espace dans sa maison et celui de garder tout ce qui envahit cet espace. Le mal de vivre de la personne est souvent non détecté. La personne est perçue comme traineuse, alors qu’elle souffre souvent d’angoisse existentielle. Selon nos conférenciers, il est important que la personne qui souffre du TAC soit inclus dans la démarche de réduction de l’encombrement.

Une démarche avec la personne

Anne-Julie Roy de la Maison Grise de Montréal est venue nous raconter comment ils interviennent. Tout d’abord :

  • Prendre contact avec la personne avec respect et discrétion
  • Fixer avec la personne un objectif clair de désencombrement
    • Être réaliste : parfois ça commence par un petit sac
  • Favoriser la motivation de la personne qui vise à lui redonner le contrôle
  • Maintenir le contact (rôle de sentinelle)

Ils travaillent d’abord avec la personne, et aussi de concert avec le propriétaire et le service d’inspection pour avoir un état de la situation. Ensuite, un plan d’action est élaboré avec la personne elle-même. Aussi, la résistance au changement est un signal. Il est important de revenir à la personne. De s’assurer que ce soit son projet. S’il y a des ‘’oui, mais…’’, cela crée une situation de ping pong qui provoque le recul. L’objectif doit faire du sens pour la personne. Par exemple, on peut donner le choix à la personne de commencer par la salle de bain ou le salon. Ou encore, demander à la personne ce qu’elle aimerait faire dans le salon. Ou encore, comment elle aimerait procéder pour récupérer son espace.

Informations et ressources

Le Dr. Rondeau et Madame Roy ont développé un guide qu’on peut acheter. Il sert à aider l’entourage et les professionnels, mais aussi la personne qui vit avec le trouble d’accumulation compulsive5. Sur le site internet du CATAC que les deux conférenciers ont développé, vous trouverez aussi une panoplie d’informations et de ressources 2.

 

 

Références

  1. ALPABEM : conférence du 3 octobre 2023 : Le trouble d’accumulation compulsive.
  2. Site internet du Comité d’action pour le trouble d’accumulation compulsive : https://accumulationcompulsive.ca/quelques-donnees-importantes-sur-le-tac/
  3. Douville et Emery (2021). Quand l’accumulation conduit à l’itinérance. Les cahiers du CEIDEF Vulnérabilités et familles 8, 330-342.
  4. Moreau et Dallaire (2022). Soutenir une personne aînée composant avec une problématique d’accumulation compulsive : regard sur les réalités vécues par les personnes proches aidantes. École de travail social et de criminologie de l’Université Laval 68(2), 67-85.
  5. Premier guide québécois pour le trouble d’accumulation compulsive : https://accumulationcompulsive.ca/

Communication digitale et effritement des frontières interpersonnelles

 Fondamentalement, l’humain recherche la connexion avec les autres. Nos façons de communiquer ont largement évolué, passant des lettres postales, aux textos et aux différentes plateformes de communication. La rapidité et le volume de messages que nous recevons dans l’ère numérique sont sans précédent. Ça soulève la question : sommes-nous adaptés pour conjuguer avec ces interactions continuelles, rapides, et abondantes ? Explorons ensemble l’impact de l’évolution de la communication numérique sur l’éclatement des frontières interpersonnelles.

Boom des messages avec le boom technologique

L’évolution de nos interactions sociales est fascinante. Il y a quelques décennies, des périodes claires d’inaccessibilité se définissaient lorsque nous étions à l’extérieur de la maison : à l’épicerie ou en voyage ? nous n’étions pas rejoignables. Ces coupures étaient clairement délimitées dans le temps, offrant une période de répit. Aujourd’hui, ces frontières n’existent plus naturellement : nous devons consciemment les instaurer(ex : mettre notre téléphone en mode ne pas dérangé).

L’introduction des téléphones cellulaires a initié une nouvelle ère dans nos communications. On se rappellera, dans les années 2000, rédiger un texto prenait du temps avec les claviers à touches numériques (pour écrire « allô », il fallait appuyer 13 fois sur des touches). Il fallait être motivé à écrire un message en utilisant les boutons chiffrés de nos téléphones. Par la suite, les changements dans la communication ont été exponentiels.

En 2000, une personne envoyait/recevait en moyenne 35 textos par mois. En 2011, ce chiffre atteignait près de 40 textos par jour, et chez les jeunes adultes, 50 textos par jour.[1] Aujourd’hui, ces chiffres explosent avec la venue des applications intégrant la communication comme Messenger, Twitter, Instagram, Snapchat, Discord, Teams, Whatsapp, Reddit, etc. Ceci contribue à l’explosion du volume de messages que nous recevons. Pour vous donner une idée de grandeur, quotidiennement, 23 milliards textos, 50 milliards messages WhatsApp, 50 milliards messages Facebook, 5 milliards de Snapchat sont envoyés/reçus.[2] Ça en fait des messages reçus!

Effritement des frontières par la culture de l’instantanée

Les téléphones intelligents permettant de communiquer à tout moment, de n’importe où avec n’importe qui à travers le monde. Par conséquent, nous sommes accessibles en permanence, disponibles à toute heure du jour et de la nuit. Cette disponibilité instantanée crée une attente implicite que chacun est toujours prêt à lire et à répondre aux messages instantanément, similaire à une conversation en face-à-face. Et ce, peu importe l’urgence du message.

Les notifications de lecture sur certaines plateformes ajoutent une pression supplémentaire pour une réponse immédiate dès que le message est vu. De plus, le statut « en ligne » qu’affichent certaines applications, informe les autres de notre disponibilité, intensifiant ainsi cette attente de réponse rapide.

D’ailleurs, il n’est pas rare de jongler entre plusieurs conversations simultanées sur différentes applications avec une même personne, créant parfois un sentiment d’être coincé à devoir répondre à tous les messages de cette personne en même temps.

Ne pas répondre immédiatement aux messages que nous recevons peut amener un sentiment d’avoir pris du retard et un sentiment de ne pas avoir respecté les « règles » de la communication. Ce sentiment de culpabilité peut plonger l’autre dans la justification de son message « tardif ».

Left on read : questionnements et anxiété à deux sens

L’absence d’une réponse rapide peut susciter de l’anxiété chez l’émetteur du message, qui s’interroge sur la réception de son message et sur l’interprétation qu’en fait le destinataire. D’un côté, pour l’émetteur du message, ne pas recevoir de réponse rapidement ou être lu sans réponse peut engendrer de l’anxiété et une spirale de questionnements: « est-ce que mon message a mal été interprété?»; « Je pense que je n’aurais pas dû mettre un point à la fin de mon message… » (oui, la science montre que les textos avec un point sont perçus comme moins sincères[3] et abrupt[4]), « Peut-être que j’aurais dû utiliser un emoji pour clarifier mon ton ? »; « Peut-être qu’il ne m’apprécie pas? » …

De l’autre côté, le receveur du message peut craindre que répondre des heures après l’envoi du message soit mal perçu, et encore plus s’il le lit sans y répondre, donnant l’impression de ne pas accorder suffisamment d’importance à la conversation. En fait, un message répondu quelques heures après son envoie est perçu comme moins enthousiaste[5] et est perçu comme un manque d’attention à la conversion[6]. De plus, le receveur peut craindre que de répondre au message reçu ouvre la porte à une conversation plus intensive, de laquelle il n’est pas disposé à avoir.

Épuisement numérique : attentes irréalistes de l’instantanéité

La gestion des multiples notifications/messages peut devenir écrasante, entraînant un sentiment d’être dépassé, et de culpabilité lorsque les réponses ne sont pas immédiates. Certains peuvent choisir d’éviter de regarder leurs messages, puisque ça génère des sentiments négatifs. Ainsi, les messages qui s’accumulent nécessitent encore plus d’efforts pour les lire et y répondre. Répondre à toutes les conversations devient alors une tâche, souvent accompagnée d’un poids émotionnel et d’une auto-critique pour avoir pris trop de temps à répondre (ex : je ne suis pas un bon ami pour avoir pris autant de temps à répondre…).

L’émergence de la communication numérique a nourri des attentes irréalistes en matière de disponibilité et de réactivité. La rapidité avec laquelle nous sommes désormais capables de communiquer à créer un nouveau paradigme où les délais de réponse se mesurent souvent en minutes.

Ces attentes insoutenables contribuent à l’épuisement numérique, où répondre à toutes les notifications engendre du stress. Le stress résultant de cette constante sollicitation peut nuire à notre bien-être mental et à la qualité de nos interactions, car elle réduit souvent la communication à une série de réponses rapides et superficielles (ex : on like le message plutôt que d’y répondre, on envoie un gif, etc., …) plutôt qu’à des échanges réfléchis et significatifs.

Conclusion

Les téléphones intelligents ont révolutionné la manière dont nous communiquons, rendant notre disponibilité continuelle et ininterrompue, et le large afflux des échanges naturels. Il est bien de prendre un pas de recul et de prendre conscience de l’effritement des frontières interpersonnelles qui peut venir avec la communication moderne. La communication numérique nécessite une gestion consciente pour éviter l’épuisement digitale et maintenir des interactions numériques saines et équilibrées.

 

 

 

Références :

[1] https://www.pewresearch.org/internet/2011/09/19/how-americans-use-text-messaging/

[2] https://www.sellcell.com/blog/how-many-text-messages-are-sent-a-day-2023-statistics/

[3] Gunraj, D. N., Drumm-Hewitt, A. M., Dashow, E. M., Upadhyay, S. S. N., & Klin, C. M. (2016). Texting insincerely: The role of the period in text messaging. Computers in Human Behavior, 55, 1067-1075. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0747563215302181

[4] Houghton, K. J., Upadhyay, S. S. N., & Klin, C. M. (2018). Punctuation in text messages may convey abruptness. Period. Computers in Human Behavior, 80, 112-121. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0747563217306192

[5] Phillips, N. (2023). Exploring the use of time delay as a pragmatic cue in text messaging. https://commons.lib.jmu.edu/masters202029/248/

[6] Lee, H. P. H., Chiang, Y. S., Chou, Y. L., Lin, K. P., & Chang, Y. J. (2023). What makes IM users (un) responsive: An empirical investigation for understanding IM responsiveness. International Journal of Human-Computer Studies, 172, 102983.

L’hypervigilance : se méfier du bonheur

Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans l’été! Ça fait plusieurs mois que vous ouvrez les rideaux le matin en vous demandant « Est-ce que l’hiver est enfin terminé ?!? ». Si c’est votre réalité, alors vous souffrez peut-être d’un cas d’hypervigilance de l’arrivée de l’été!

Un peu de sérieux maintenant. Qu’est-ce que l’hypervigilance? Même si la définition du mot est assez simple à comprendre, prenons le temps de décortiquer tout ça. Dans cet article, nous commencerons par définir l’hypervigilance. Ensuite, nous parlerons des symptômes, de la manière dont l’hypervigilance se développe et des moyens pour se rétablir.

Pour débuter, on pourrait définir l’hypervigilance comme un état d’alerte constant qui touche plusieurs aspects de notre vie : comportemental (ce qu’on fait), cognitif (ce qu’on pense) et physiologique (dans notre corps). L’hypervigilance n’est pas une maladie ou un trouble, c’est un symptôme de l’anxiété. On pourrait donc dire que l’hypervigilance, c’est d’être toujours en état d’alerte ou de méfiance.

Répondons maintenant à la question suivante : comment devient-on hypervigilant?

Indice : ce n’est pas une question de choix! La plupart des gens hypervigilants le sont devenus à cause d’événements difficiles. On parle de gens ayant survécu aux abus ou qui ont été témoins de grandes violences. Tous ces événements envoient des messages qui demeurent gravés dans notre amygdale : la vie est dangereuse et il faut toujours se méfier.

Voici des exemples qui vous permettront de reconnaitre un état d’hypervigilance chez vous ou chez les autres.

Comportemental 

À quoi ressemblent les comportements d’un individu hypervigilant?

C’est quand vous chassez vos amis de votre entourage. Pourquoi? Parce-que vous avez l’impression qu’ils vous trahiront et qu’ils profiteront de vous. C’est aussi parce que vous aimez mieux l’isolement que le risque de faire confiance et d’être trahi. C’est grave, tout ça. Si vous finissez par vous ramasser seul parce que vous vous méfiez trop, vous créez plus de problèmes que vous n’en réglez.

Cognitif

Nous sommes ici dans le domaine des pensées. Quand on est hypervigilant, de quelle manière pense-t-on? Voici des exemples.

Quand vous êtes dans un groupe, vous restez sur vos gardes. Parce que vous pensez que le monde est peuplé de gens mal intentionnés. Quand vous vous préparez à sortir, vous vous inquiétez des accidents possibles. Parce qu’on ne peut jamais prédire quand ça va mal se passer. Quand vous êtes en couple, si votre conjoint n’arrive pas à l’heure, vous avez milles inquiétudes. M’a-t-il trahi? Est-elle avec quelqu’un d’autre? Bref, quand on est hypervigilant, il n’en faut pas beaucoup pour s’inquiéter.

Physiologique

La physiologie, c’est la science du fonctionnement du corps. Le cerveau des gens souffrant d’hypervigilance n’est pas « connecté » de la même façon que le cerveau des gens détendus. Plus précisément, nous parlons d’une toute petite structure du cerveau : l’amygdale. Attention! Nous ne parlons pas de ce qui se cache dans le fond de votre gorge, mais d’une partie du cerveau en forme d’amande (en latin, amygdale signifie « amande »). C’est une partie du cerveau qui appartient au système limbique (ou cerveau émotionnel). C’est une partie très importante de notre corps : elle est à la base du contrôle des émotions. Elle produit les hormones qui augmentent votre stress. L’amygdale est aussi impliquée dans les comportements de réponse au stress. Vous figez lorsqu’on crie après vous? C’est votre amygdale qui est responsable de cette réaction.

Avant de parler de guérison, laissez-moi vous parler rapidement des autres impacts que peut créer une amygdale « déréglée ». Les gens qui ont des pensées dépressives, surtout les adolescents, vont être hypervigilants face à ces pensées. Résultat : les jeunes pensent seulement à ce qui ne va pas et mettent de côté les belles expériences. L’hypervigilance augmente donc le sentiment de dépression, puis même le taux de suicide, car le cerveau réserve toute sa place au négatif.

En bref, l’hypervigilance, c’est d’avoir son système d’alarme réglé au plus sensible. Tellement sensible qu’il sonne même quand il n’y a rien de grave. Votre amoureuse n’est pas arrivée après 5 minutes? Le système d’alarme est parti et on se met en mode inquiétude.

Comment on guérit ça?

Il y a plusieurs méthodes reconnues qui permettent de rétablir la santé de votre amygdale. Pour vous, cela signifie moins de stress inutile et d’impressions de danger. Voici un premier moyen : la méditation. Vous trouvez que c’est un moyen un peu doux pour contrer les effets d’un traumatisme? Détrompez-vous! Des scans du cerveau permettent de confirmer que l’amygdale des gens qui méditent se porte mieux. Ça fonctionne autant pour les traumas d’enfance que les traumas vécus dans l’armée.

D’autres méthodes? Certainement! Vous pouvez aussi entreprendre un suivi individuel afin d’aborder les croyances qui vous rendent plus méfiants. Plusieurs interventions ont fait leur preuve dans le domaine du rétablissement, il ne faut pas vous en priver! Finalement, n’oubliez pas qu’une bonne hygiène de vie aura toujours un effet bénéfique pour vous. En résumé, n’abusez pas de la caféine si vous recherchez la détente!

Nous pourrions donc dire que la première étape pour vous rétablir de vos symptômes anxieux, c’est d’en être conscient. Parfois, on pense que l’autre est dangereux. Mais est-ce que ce ne serait pas notre système d’alarme qui serait trop sensible?

 

 

 

Références :

Smitha Bhandari. 2024. What Is Hypervigilance?. https://www.webmd.com/mental-health/what-is-hypervigilance

Alvin Powell, 2018, When science meets mindfulness. Harvard Gazette. https://news.harvard.edu/gazette/story/2018/04/harvard-researchers-study-how-mindfulness-may-change-the-brain-in-depressed-patients/

« Hypervigilance », 2003. https://www.sciencedirect.com/topics/medicine-and-dentistry/hypervigilance#definition

Know your brain: amygdala. https://neuroscientificallychallenged.com/posts/know-your-brain-amygdala

Quelles sont les causes expliquant les disparités de traitements de la police envers les minorités visibles ?

Profilage racial

Les disparités de traitements qui sont faites par certains policiers sur les minorités visibles peuvent être expliquées par différentes causes. Une première cause serait le profilage racial. Wortley et Tanner définissent le profilage racial comme étant un procédé selon lequel les policiers prennent en considération les origines ethniques pour effectuer des arrestations et des fouilles. Ils expliquent également que le profilage racial est renforcé par le fait qu’il y a une forte présence policière dans les quartiers de minorités visibles. Nous pouvons donc déduire qu’une forte présence policière dans des endroits précis pourrait développer une certaine redondance dans les arrestations effectuées. En d’autres mots, les motifs d’arrestations ou les personnes arrêtées pourraient souvent se retrouver à être les mêmes. Selon Casséus, le profilage racial peut amener des conséquences psychologiques comme le stress et un sentiment de méfiance envers le système policier.

Stéréotypes

Les stéréotypes seraient une deuxième cause de la discrimination raciale exercée par certains policiers. Un stéréotype est le fait de généraliser des jugements et des opinions envers un groupe. Tous les individus d’un groupe visé par un stéréotype auront alors une « étiquette » qui représente ces jugements. Chalom évoque un exemple d’une « étiquette » : les individus qui sont le plus souvent interpellés par la police aux fins de fouilles ou de vérifications d’identité seraient ceux qui représentent une menace, avec une personnalité dangereuse et un style vestimentaire différent (étiquette envers des individus issus des communautés de minorités visibles). Les répercussions de ce type de réflexion sur ces communautés viendront alimenter le phénomène de discrimination. Les stéréotypes sont persistants dans le temps, notamment à cause des médias. Selon le rapport de la consultation publique sur le profilage racial publié en 2011 de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, les participants ont évoqué que les médias visent constamment la population ethnique en faisant de faux amalgames sur eux, ce qui contribue à alimenter les stéréotypes. Ceux-ci sont donc affichés dans la sphère médiatique et consommés par la société en général, dont les corps policiers. Nous pouvons aussi assister à la création de stéréotypes. Legewie affirme que les évènements qui se produisent dans un quartier précis peuvent créer des stéréotypes et des conflits facilitant alors la discrimination raciale, puisqu’il y aurait peut-être une réaction plus forte de la part des policiers lorsque des évènements semblables se produiront.

Préjugés

Les préjugés peuvent être une troisième cause pour expliquer la discrimination raciale. Il faut faire la différence entre les préjugés et les stéréotypes. Les préjugés sont des opinions personnelles, tandis que les stéréotypes sont des pensées généralisées présentes dans la société. Les préjugés peuvent être formalisés par l’éducation et l’entourage des individus. Ces pensées individuelles peuvent nuire à la relation entre les policiers et les communautés de minorités visibles et favoriser les traitements discriminatoires. Douyon donne l’exemple de policiers s’attardant trop sur la communauté noire quant aux problèmes de drogues, ce qui risque d’alimenter les préjugés courants et donc de nuire à la relation avec ces communautés.

Environnement de travail des corps policiers

L’environnement de travail des corps policiers serait une autre cause de la discrimination raciale exercée par certains policiers. L’environnement au travail pour un policier peut être néfaste quant au comportement qu’il adoptera lors de ses interventions auprès de la population. Les corps policiers ont des comptes à rendre à leurs dirigeants. Comme l’expliquent Côté et Clément, les pratiques policières sont pensées en fonction de prévenir toutes révoltes des personnes exploitées par les classes dirigeantes. De plus, Chalom explique que la population demande des résultats concrets à la police par rapport à sa sécurité. Pour pouvoir répondre aux demandes de la population, il faut agir de manière à pouvoir prédire les situations qui peuvent par exemple se produire dans un quartier. Chalom utilise le terme « prévention situationnelle » afin que la police puisse viser un groupe en particulier. La pression que subissent les policiers au travail pour le maintien de l’ordre peut être une raison expliquant l’existence de disparités de traitement. Ils suivront les stéréotypes présents dans la société ou leurs préjugés envers les minorités visibles afin d’interpeller les personnes qui sont « supposément » les plus susceptibles de commettre des crimes. Un autre aspect dans l’environnement immédiat des policiers serait qu’ils pratiquent un aveuglement volontaire par rapport aux discriminations raciales. Wortley et Tanner mentionnent que ceux qui appliquent la loi (ex. : les policiers) réfutent souvent les plaintes en matière de discrimination raciale. Ce refus de percevoir les pratiques discriminatoires comme étant un problème réel au sein de la société permet aux discriminations raciales de persister dans le temps.

Références
Casséus, T. (2016). Entre contestation et résignation: L’expérience de profilage racial de jeunes racisés ayant reçu des constats d’infraction dans le cadre du contrôle de l’occupation de l’espace public montréalais. https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/2620/browse?type=author&value=Cass%C3%A9us%2C+Thierry

Chalom, M. (2011). La pratique du profilage racial déshonore la profession policière. https://www.researchgate.net/publication/297306429_La_pratique_du_profilage_racial_deshonore_la_profession_policiere

Côté, L. & Clément, D. (2016). Le profilage policier : le syndrome d’une société de classe opprimante. https://doi.org/10.7202/1037170ar

Douyon, E. (1993). Relations police-minorités ethniques. https://doi.org/10.7202/032254ar
Eid, P., Turenne , M. et Magloire, J. (2011). Profilage racial et discrimination systémique des jeunes racisés. https://www.cdpdj.qc.ca/storage/app/media/publications/Profilage_rapport_FR.pdf

Legewie, J. (2016). Racial Profiling and Use of Force in Police Stops: How Local Events Trigger Periods of Increased Discrimination. https://doi.org/10.1086/687518

Wortley, S. & Tanner, J . (2004). Discrimination ou « bons » services de police. Le débat concernant le profilage racial au Canada. http://publications.gc.ca/site/fra/279297/publication.html

La colère : une émotion hostile

Les bases de la colère

Dans un souhait de mieux vous renseigner, vous sensibiliser et également vous outiller, je désire attirer votre attention sur une émotion hostile. L’être humain vit toute sorte d’émotions, selon le contexte dans lequel il est et cela influence ses comportements. Une émotion hostile que certains d’entre nous vivons à l’occasion, d’autres constamment, est la colère.  Nous pouvons voir la colère comme un signal d’alerte, qui dit à notre corps que quelque chose ne fonctionne pas comme nous l’aurions souhaité ou qu’un besoin n’a pas été comblé. Par exemple, le fait de ne pas réussir à nous rendre au travail à l’heure prévue ou le fait de ressentir de la douleur physique. Ou bien, imaginez-vous passer une journée en vous faisant insulter sans raison valable. Dans un tel cas de figure, vous ressentiriez probablement de la colère. Nous pouvons être en colère tant envers un humain, qu’un animal, un objet et même envers nous-même (colère auto- digérée).

La colère au niveau comportementale

De plus, la colère peut s’exprimer de plusieurs façons. L’une de ces façons est de s’affirmer, donc d’exprimer notre insatisfaction, tout en restant respectueux. Nous pouvons également nous montrer passif. Finalement, une autre façon d’exprimer notre colère et d’adopter des comportements d’agressifs. Ces derniers peuvent aller au simple fait de se dénigrer soi-même, d’hurler après les gens, ou des frapper quelqu’un ou quelque chose. Nous pourrions qualifier ce genre de comportements d’agression réactive. Nous pouvons également nous montrer passif agressif, c’est-à-dire lorsqu’on masque au quotidien des sentiments que l’on n’assume pas. Plus précisément, la passivité agressive se caractérise par des comportements de vengeance, de dominations et d’une froideur à l’égard d’autrui (Laverdière et al., 2019).

La personnalité

Par ailleurs, un concept important à discuter est celui des traits de personnalité, qui sont une tendance comportementale et caractéristique stable à travers la vie d’un individu. Il m’apparaît comme primordiale de mentionner qu’il existe des individus que l’on pourrait décrire comme ayant des traits de personnalité de colère, qui est le fait d’avoir une tendance stable à ressentir de la colère et à l’exprimer au niveau comportemental.

Les régions corticales

Certains d’entre vous pourraient se demander quels sont les régions de notre cerveau associées avec l’émission d’une réponse de colère, n’est-ce pas ? Eh bien, des études scientifiques antérieures rapportent que l’activation cérébrale de l’insula, l’hippocampe et le cortex cingulaire suivant une provocation (Denson et al., 2009). De plus, l’activité cérébrale du cortex cingulaire dorsale antérieur était positivement reliée avec de la colère auto- rapportée.

Étiquette sociale

En outre, dans la société, on sait qu’il y a plusieurs étiquettes sociales qui sont apposées chez les genres. L’une de ces étiquettes est que l’expression de la colère est normale chez les hommes mais qu’elle est mal vue chez les femmes, au point que l’on considère que si une femme exprime sa colère de façon intense, elle est folle ou qu’elle a un trouble psychologique. De récentes recherches ont démontré que les hommes et les femmes qui expriment leurs émotions négatives au travail sont évalués différemment, c’est-à-dire que l’augmentation du « statut » qui provient de l’expression de la colère ne bénéficie que les hommes. Cela serait à cause des attentes stéréotypées des gens par rapport aux expressions des émotions des genres. Les gens penseraient que les femmes sont plus probables d’exprimer de la tristesse au travail alors que pour les hommes, ça serait la colère. Quand les femmes sont perçues comme moins dominantes, il est attendu d’elle d’exprimer de la tristesse plutôt que de la colère dans des situations stressantes.

Sensation physiologique

Les signes physiologiques de la colère peuvent varier, allant de sensation de lourdeur dans la poitrine ou à l’estomac, à de la respiration rapide et saccadée. Nous pouvons également avoir chaud et sentir notre cœur battre très vite. Il est possible d’avoir des tensions musculaires ou d’éprouver des maux de têtes.

Prévention

Il est important de bien comprendre les causes de notre colère afin de mieux la gérer.  Pour prévenir ou améliorer votre situation par rapport à votre colère, il est important de s’informer. Par exemple, vous pouvez déterminer les éléments déclencheurs de votre colère ou demander à vos proches de vous avertir lorsqu’ils remarquent que vous commencez à vous impatienter. Vous pouvez également prendre soin de vous en adoptant des habitudes de vies saines (tel que bien se nourrir et bien dormir). Il est également important de respecter vos limites. Finalement, il est primordial de s’organiser, donc de chercher des solutions réalistes et de vous confier à une personne de confiance.

Plusieurs ressources existent pour pouvoir mieux gérer notre colère et les comportements agressifs qui en résultent, tel que :

  • CHOC Carrefour d’hommes en changement (Laval)
  • OPTION (Montréal)
  • PRO-GAM (Montréal)

 

 

Référence :

  • Workplace Anger costs women irrespective of Race (Marshburn et al., 2020)
  • The angry brain: neural correlates of anger, angry rumination, and aggressive personality (Denson et al., 2009)
  • Laverdière, O., Ogrodniczuk, J. S., & Kealy, D. (2019). Interpersonal Problems Associated With Passive-Aggressive Personality Disorder. The Journal of Nervous and Mental Disease, 207(10), 820–825. doi:10.1097/nmd.0000000000001044
  • https://publications.msss.gouv.qc.ca/

 

 

S’auto-médicamenter avec les drogues

Récemment, j’ai profité d’un groupe d’entraide sur l’anxiété pour aborder un thème important : l’automédication par les drogues (cannabis). La toxicomanie est en effet une réalité qui concerne de près beaucoup de personnes fréquentant le CAFGRAF, mais de manière générale, une grande partie de la population ayant des problématiques de santé mentale.

 

Définition et causes de l’automédication par les drogues

L’automédication désigne l’acte de consommation de médicaments ou de substances décidé par soi-même. Selon le CAMH (centre de toxicomanie et de santé mental), il existe plusieurs causes à cette pratique :

  • La consommation d’alcool et de drogue peut avoir des effets semblables aux symptômes d’enjeux de santé mentale comme la dépression, l’angoisse, l’impulsivité ou les hallucinations. On parle alors d’enjeux de santé mentale causés par la consommation d’alcool ou de drogue.
  • L’alcool et les drogues peuvent causer des changements négatifs dans la vie et les relations des personnes qui en consomment (ex : perte d’emploi). Ces effets indirects de la consommation d’alcool et de drogues peuvent entraîner des enjeux de santé mentale.
  • Pour certain.es, un même facteur peut causer à la fois des enjeux de santé mentale et des problèmes d’alcoolisme ou de toxicomanie. Il peut s’agir d’un facteur biologique ou d’un événement comme un traumatisme affectif ou physique.
  • Certaines personnes qui ont un enjeu de santé mentale consomment de l’alcool ou de la drogue pour se sentir mieux. Certaines personnes considèrent la consommation d’alcool et de drogue comme une forme d’« automédication ». C’est sur ce dernier point que se concentre cet article.

 

Témoignage des membres du groupe d’entraide

Pour un peu de contexte, faisons le tour des profils présents à ce groupe d’entraide ce jeudi matin. Certaines personnes ont principalement consommé de l’alcool, d’autres sont d’anciens consommateurs et consommatrices de crack et de coke qui se sont ensuite tourné.es vers le cannabis. Cette substance constituera d’ailleurs le sujet de conversation principal par la suite. Ainsi, par “drogue”, il faut ici entendre principalement le cannabis.

Selon Sylvie Fainzang (2019), anthropologue et directrice de recherche au Cermes (Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé et Société), l’une des raisons principales à l’automédicaion est la méfiance à l’endroit des médecins, notamment par suite d’expériences décevantes. Il s’agit en effet d’un élément largement rapporté par les personnes présentes au groupe d’entraide :

“on m’a donné trop de médication”

“les médecins sont mal renseignés, ils jouent au yo-yo, prescrivent à l’aveugle”

“la médication n’est pas adaptée”

“les médicaments sont trop forts”

À ce problème, l’un.e des usager.es suggère la mise en place de davantage de suivis à domicile afin d’évaluer si la médication est bien adaptée à la personne et si elle ne souffre pas trop des effets secondaires.

En effet, les effets secondaires indésirables constituent une autre des principales raisons de l’automédication par les drogues, selon les usagers. Pour l’un d’entre eux, les effets secondaires des médicaments sont imprévisibles et l’effraient, contrairement à ceux des drogues, qu’il côtoie et apprivoise de près depuis sa jeunesse. Dans la balance, les effets néfastes de leur consommation sont contrebalancés par ce que la médication traditionnelle leur enlève :

“ça coupe l’appétit”

“on n’a plus de sexe”

“ça enlève le vouloir”

“ça rend épuisé”

Lorsque les effets secondaires indésirables de la consommation de drogue (cannabis) sont ensuite abordés, presque tout le monde se met d’accord : le coût. Certains regrettent avoir autant dépensé dans la consommation de substances plus fortes que le cannabis, et déclarent qu’il s’agit de la raison principale de leur abstinence :

“Le malheur [apaisé par la drogue] s’oublie 4h puis reprend pour 30 jours parce qu’on n’a plus les moyens pour manger”

Un.e des usager.es tient également à rappeler que la consommation de cannabis n’est pas sans danger, dans la mesure où elle peut mener à des psychoses toxiques (Curtis et al., 2006), et avoir un impact néfaste sur la mémoire et la concentration, en plus de nombreux problèmes de santé physique (Gouvernement du Canada, 2022).

 

Conclusion et ressources

En résumé, pour la plupart des personnes présentes, le cannabis l’emporte dans la balance face à la médication traditionnelle, malgré les effets néfastes mentionnés plus haut. Pour ceux et celles qui aimeraient inverser la tendance, qui sont insatisfaits de leur manière de consommer et qui nécessitent de l’aide pour modifier ses habitudes, voici quelques ressources qui pourraient vous être utiles :

Centre de Réadaptation en Dépendance (CRD) de Laval
312 Bd Cartier O, Laval, QC H7N 2J2
(450) 975-4054
Déclic Action
2255, rue Bienville, Laval, QC H7H 3C9
(450) 628-1011
info@declicaction.com
www.declicaction.com/
Tel-Jeunes (pour les jeunes de 20 ans et moins)
Ligne d’écoute, clavardage, informations en ligne
+1 800-263-2266

 

Références :

Curtis, L., Rey-Bellet, P., Merlo, M., C., G. (2006), Cannabis et psychose, Rev Med Suisse, -8, no. 079, 2099–2103.

Fainzang, S. (2010). L’automédication. Anthropologie et Sociétés. 34. 115. 10.7202/044199ar.

Skinner, W., O’Grady, C., Bartha, C., & Parker, C. (2004). Les troubles concomitants de toxicomanie et de santé mentale. Centre de toxicomanie et de santé mentale.

W.J. Wayne Skinner, MSS, TSI; Caroline P. O’Grady, IA, MSI, Ph.D. Christina Bartha, MSS, TSA; Carol Parker, MSS, TSA

Gouvernement du Canada https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/drogues-medicaments/cannabis/effets-sante/effets.html

 

 

Qu’est-ce que l’orientation sexuelle?

L’orientation sexuelle est l’attirance physique et sexuelle envers quelqu’un. Elle se distingue de l’orientation romantique qui se définie plutôt comme une attirance romantique et émotionnelle (il s’agit donc du désir d’être en relation romantique avec une personne). Pour plusieurs personnes, l’orientation sexuelle et romantique concordent, mais pour d’autres non. Il est important de savoir qu’on ne choisit pas son orientation et qu’il n’y a pas de méthodes pour la changer [1]. De plus, certaines personnes prennent conscience de leur attirance à un très jeune âge, alors que d’autres solidifient leurs sentiments à l’adolescence ou à l’âge adulte. Cela peut être lié à plusieurs facteurs tels que l’environnement dans lequel la personne grandit, l’éducation et les expériences de vie. Par exemple, une personne qui ne reçoit pas d’informations sur les orientations sexuelles n’aura peut-être pas les mots pour se définir avant d’y avoir accès.

Une orientation sexuelle qui est bien connue dans la société est l’hétérosexualité, c’est-à-dire les personnes qui sont attirées envers ceux du genre [1] opposé (par exemple, un homme attiré envers les femmes). À l’inverse, l’homosexualité se définie par l’attirance envers une personne du même genre. Il existe un grand éventail d’orientations qu’on retrouve dans le sigle LGBTQIA2SP+ qui désigne les personnes ou les communautés Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles, Trans, Queer et en Questionnement, Intersexes, Asexuelles et Aromantiques, Bispirituelles et Pansexuelles. Le signe + permet de donner la place à d’autres orientations ou identités sans nécessairement les ajouter dans le sigle.

Les personnes qui font parties de la communauté gaie peuvent vivre de l’homophobie à n’importe quel moment, c’est-à-dire être victime d’attitudes ou de comportements qui peuvent mener au rejet et à la discrimination [1]. Par exemple, elles peuvent recevoir des jugements de leur entourage, craindre pour leur sécurité dans la rue (particulièrement si leur apparence n’est pas conforme aux stéréotypes [2] hommes/femmes), entendre des messages négatifs ou des préjugés [3] dans les médias, etc.

L’homosexualité a été enlevé da la liste des pathologies (maladies) en 1973 par l’Association psychiatrique des États-Unis et par l’Organisation mondiale de la santé en 1993 [1]. Malgré l’évolution de la société, l’homophobie est encore présente et l’égalité sociale n’est pas atteinte.

Il est donc du devoir de chacun de s’informer avec des sources fiables et d’écouter les personnes concernées afin d’être plus inclusif en tant qu’individus et société. Chaque personne peut faire sa part !

Lexique

1. L’identité de genre : Une sensation ou un sentiment interne concernant le fait d’être homme, femme, ni un ni l’autre, les deux, etc. Le genre peut être exprimé via l’habillement, la coiffure, la voix, les formes du corps, etc.

2. Stéréotype [2] : Une opinion toute faite sur les caractéristiques d’un groupe qui s’appuie sur des jugements et des présomptions. Par exemple, dire que les filles sont douces et gentilles est un stéréotype.

3. Préjugés [2]: Une croyance et un jugement formés à l’avance. Par exemple, dire que puisque les femmes sont douces et gentilles elles ne peuvent pas avoir des postes hauts placés.

 

 

Références :

  1. Interligne. Foire aux questions. Interligne. https://interligne.co/foire-aux-questions/?_sf_s=homo
  2. Jeunesse, J’écoute. Comprendre les stéréotypes, préjugés et la discrimination. Jeunesse, J’écoute. https://jeunessejecoute.ca/information/comprendre-les-stereotypes-prejuges-et-la-discrimination/

Ressources :

Interligne : ligne d’écoute, informations

514 866-0103 (Montréal) ou 1 888 505-1010 (Sans frais)

AlterHéros : aide, soutien, questions intervention@alterheros.com

Centre de solidarité lesbienne : rencontres individuelles, groupes de soutien (514) 526-2452

Aide aux trans du Québec : service d’écoute par téléphone ou courriel 1 855 909-9038 #1 ou ecoute@atq1980.org