Cultiver une santé mentale positive : de l’engagement individuel à l’engagement collectif

Lorsqu’on parle de santé, on pense souvent à la santé physique. Pourtant, la santé mentale est tout aussi essentielle à notre bien-être global.

Il n’y a pas si longtemps, la santé mentale était simplement considérée comme l’absence de maladie mentale. Cependant, c’est une vision réductrice et simpliste. Avant d’aller plus loin, prenons le temps de faire la distinction entre deux notions : la présence (ou l’absence) d’un trouble mental ne détermine pas à elle seule l’état de santé mentale d’une personne. En effet, la santé mentale et la maladie mentale sont deux concepts distincts : une personne peut vivre avec un trouble de santé mentale et maintenir une bonne santé mentale en développant des stratégies d’adaptation efficaces et en recevant un soutien approprié. À l’inverse, une personne sans trouble de santé mentale peut vivre une grande détresse psychologique. Il est donc essentiel de promouvoir la santé mentale positive auprès de tous, indépendamment de la présence ou non d’un trouble de santé mentale.

Mais concrètement, qu’est-ce qu’une santé mentale positive et comment pouvons-nous l’encourager au quotidien ?

Comprendre la santé mentale positive

La santé mentale positive est caractérisée par un état de bien-être, qui englobe les différentes sphères de notre vie : émotionnelle, fonctionnelle, sociale et spirituelle. La santé mentale positive nous permet de profiter de la vie et de nous adapter aux défis de la vie avec la résilience nécessaire.

La santé mentale positive peut être comparée avec la santé physique : tout comme un sportif bien entraîné pourra récupérer plus facilement après un effort physique intense, une personne en bonne santé mentale pourra plus aisément mobiliser ses ressources pour s’adapter aux changements et aux épreuves. De la même façon que nous entretenons une bonne santé physique, nous pouvons cultiver une bonne santé mentale au quotidien.

Agir pour une santé mentale positive

Promouvoir la santé mentale positive vise à renforcer les facteurs qui soutiennent notre bien-être mental. En d’autres mots, on met l’accent sur le maintien et le développement des ressources internes et externes qui favorisent notre bien-être. Cette approche se distingue donc de la prévention, qui cherche à réduire les facteurs qui nuisent à la santé mentale. Plusieurs facteurs influencent la santé mentale. Bien que certains facteurs échappent à notre contrôle (ex. l’hérédité,
le contexte économique et social ou les évènements du passé), d’autres facteurs peuvent être renforcés à travers des actions concrètes. Cultiver une santé mentale positive, c’est agir à plusieurs niveaux : individuel, familial, communautaire et sociétal.

Sur le plan individuel

Adopter de saines habitudes de vie. Un sommeil de qualité, une activité physique régulière et une alimentation équilibrée soutiennent la santé mentale, tout comme la santé physique.

Apprendre à gérer son stress et ses émotions. Apprendre à écouter et accueillir ses émotions sont des compétences clés pour gérer ses émotions. Intégrer des moments de détente et des exercices de respiration peuvent être des stratégies efficaces pour une meilleure gestion du stress.

Développer la connaissance de soi. Reconnaître ses forces, ses besoins et ses limites aide à s’adapter aux défis du quotidien et à renforcer l’estime de soi.

Apprendre à demander de l’aide. Rechercher du soutien auprès de son entourage ou de professionnels lorsqu’on en ressent le besoin est essentiel pour préserver son bien-être.

Sur le plan familial et social

La santé mentale positive se construit également à travers nos relations interpersonnelles. S’entourer positivement. Cultiver un réseau de soutien bienveillant avec des personnes qui nous comprennent et nous soutiennent est précieux dans les périodes plus difficiles. Favoriser un climat familial positif. Un environnement familial stable et sécuritaire, et une communication ouverte et bienveillante sont des éléments qui favorisent le bien-être mental de chacun. Accéder aux ressources de soutien. Il est essentiel d’avoir accès à des ressources de soutien en cas de besoin. Que ce soit un soutien obtenu à travers l’entourage ou par des ressources externes, comme le CAFGRAF.

Sur le plan communautaire

L’environnement dans lequel nous évoluons joue aussi un rôle majeur dans notre santé mentale. La communauté, que ce soit à l’école, au travail ou dans notre quartier, influence notre bien-être psychologique.Bien que nous n’ayons pas un contrôle total sur notre environnement, il est possible d’agir pour améliorer nos milieux de vie et ainsi créer des milieux favorables à la santé mentale. Voici quelques pistes d’action possibles :

Favoriser des environnements inclusifs. Un milieu inclusif, où la santé mentale est prise en compte et où chacun se sent accueilli et respecté, permet à la collectivité de s’épanouir. Ceci passe par la sensibilisation et l’éducation des milieux scolaire, de travail et de la communauté. Parler de santé mentale permet d’encourager un climat positif bienveillant, ainsi que de réduire la stigmatisation et d’améliorer le bien-être collectif.

S’engager socialement. De même, l’engagement social, comme s’impliquer dans des initiatives communautaires, participer à des projets collectifs ou améliorer les espaces
communs renforce la santé mentale positive individuelle et collective.

Sur le plan sociétal

Finalement, à une échelle encore plus large, les réalités sociétales influencent profondément la santé mentale. Les inégalités, la stigmatisation et la discrimination sont des freins à une bonne santé mentale. Par exemple, la peur du jugement peut empêcher certaines personnes de chercher l’aide dont elles ont besoin, aggravant ainsi leur détresse. Il est donc essentiel de promouvoir des initiatives qui favorisent une société plus équitable et inclusive pour que chacun puisse s’épanouir pleinement.

Conclusion

En bref, il est possible d’agir pour renforcer notre santé mentale positive, que ce soit sur le plan individuel, familial, social
ou communautaire. En agissant individuellement et collectivement, nous pouvons créer un environnement propice
au bien-être mental de chacun.

Références

https://casecultive.ca/la-sant%C3%A9-mentale-positive-cest-quoi

Mais que se passe-t-il avec la masculinité?

Dans les dernières années, nous avons beaucoup entendu parler d’une « crise de la masculinité », soit le fait que les hommes ont perdu leurs repères et qu’il est de plus en plus difficile pour eux d’exprimer leur masculinité en société. Effectivement, les hommes sont confrontés à plusieurs changements de société; d’un côté, des traits comme l’agressivité, la compétition et la domination ont été valorisés chez eux par le passé, alors que maintenant, ces caractéristiques sont de plus en plus réprimandées. D’un autre côté, des traits comme l’empathie, la bienveillance et l’expression de sa tristesse, qui ont été dévalorisés chez les hommes, puisqu’ils sont vus comme « féminins » sont maintenant encouragés. Cet article vise donc à définir la transformation de la masculinité et ses impacts.

Un modèle de masculinité qui persiste

Aujourd’hui, il peut être déstabilisant pour les hommes d’être confrontés à des changements dans la perspective de la masculinité, qui persiste depuis l’Antiquité. En effet, l’homme de la Grèce antique d’il y a plus de 3000 ans ressentait cette même pression moderne d’être suffisamment masculin; les héros grecs étaient dépeints comme très masculins, musclés et dominants. Il est vrai que l’importance de la domination et de la force mâles a fluctué au cours des époques, mais elle a tout de même perduré jusqu’à aujourd’hui. Par contre, elle est de plus en plus dénoncée et remise en question, ce qui fait que plusieurs se sentent confus et résistants face à la voir changer.

La masculinité toxique; de quoi parle-t-on?

Cette masculinité traditionnelle, où les hommes doivent être dominants et agressifs est de plus en plus dénoncée et qualifiée de « toxique ». L’expression « masculinité toxique » peut sembler blessante, mais elle illustre le fait qu’une masculinité autoritaire qui interdit l’expression de ses émotions est une infection. Cette « infection » se transmettrait de père en fils, où un père détaché, autoritaire et colérique construirait des fils qui vont agir de la même manière une fois adultes à l’endroit de leurs propres fils, qui vont eux aussi agir ainsi devant leurs fils,etc, ce qui crée un cycle d’hommes « toxiques » à travers les générations. Il est important de souligner que les hommes plus agressifs et dominants dans leurs relations auraient manqué d’un modèle masculin doux, tendre et à l’écoute dans leur enfance. Ainsi, l’absence d’un père, qu’elle soit physique ou émotionnelle, contribuerait à la construction d’hommes distants, colériques et détachés de leurs émotions. Nous pouvons donc comprendre pourquoi ce modèle parental est de plus en plus dénoncé.

Comment la masculinité affecte-t-elle l’expression des émotions?

Tel que mentionné plus haut, le fait d’exprimer ses émotions est perçu comme un trait féminin. La masculinité implique un rejet de tout ce qui est typiquement féminin, ce qui fait que de nombreux hommes ne se permettent pas de vivre leurs émotions autres que la colère, qui est perçue comme masculine. De cette manière, il est attendu que les hommes ne s’ouvrent pas aux autres
à propos des problèmes auxquels ils font face ; c’est ce qui se nomme l’évitement de l’intimité affective. Ceci est explicable par l’existence du stéréotype de l’homme fort et indépendant, qui n’a pas besoin des autres et qui peut tout surmonter par lui-même. Ces attentes à l’endroit des hommes ont plusieurs conséquences sur leur bien-être. Effectivement, l’évitement de l’intimité affective peut réduire la solidité des relations interpersonnelles, soit avec les amis, la famille et les partenaires amoureux·euses.

Les conséquences chez les hommes

Cette inhibition à s’ouvrir aux autres a également des impacts sur la demande d’aide psychologique des hommes. Effectivement, il est rapporté que les hommes ont moins souvent recours à des services d’aide en santé mentale que les femmes. Cela est explicable par le fait que demander de l’aide est perçu comme féminin, puisqu’en suivi thérapeutique, il est demandé d’exprimer ses
émotions et de faire preuve de vulnérabilité, des traits typiquement non-masculins. Le fait que certains hommes ont tendance à éviter l’intimité émotionnelle dans leurs relations affecte également la relation avec les intervenant·e·s, avec qui les hommes ont moins tendance à se confier sur leurs difficultés. De cette manière, le fait de ne pas s’ouvrir aux autres et de garder ses émotions pour soi est associé à de la détresse psychologique. La masculinité toxique a également d’autres conséquences sur le vécu des hommes. En effet, les hommes ont moins tendance à dénoncer les situations de violence conjugale et à se reconnaître victimes de celle-ci. Aussi les hommes ont trois fois plus recours au suicide que les femmes vu leur tendance à intérioriser les difficultés qu’ils vivent sans solliciter de l’aide.

Conclusion

À la lumière de cet article, j’espère avoir pu éclairer la remise en question du modèle masculin « traditionnel » et ses impacts sur le bien-être et la santé mentale des hommes aujourd’hui. Il est important de garder en tête que plusieurs hommes peuvent se retrouver confus, dépourvus ou frustrés face aux transformations sociétales qui s’opèrent.

Références

Blais, M., et Dupuis-Déri, F. (2011). Masculinism and the Antifeminist Countermovement. Social Movement Studies, 11(1), 21–39. https://doi-org. proxy.bibliotheques.uqam.ca/10.1080/14742837.2012.640532

Fischer, A. R., et Good, G. E. (1997). Men and psychotherapy: An investigation of alexithymia, intimacy, and masculine gender roles. Psychotherapy: Theory, Research, Practice, Training, 34(2), 160–170.

https://doi-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/10.1037/h0087646 Harrington, C. (2021). What is “Toxic Masculinity” and Why Does it Matter?

Men and Masculinities, 24(2), 345-352.
https://doi-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/10.1177/1097184X20943254
O’Connell, M. (2023, 18 mai) ‘Man Up!’: How history has shaped masculinity. CBC. https://www.cbc.ca/radio/ideas/man-up-masculinity-crisis-part-one-1.6844883

Sullivan, L., Camic, P. M. et Brown, J. S. L. (2014). Masculinity, alexithymia,
and fear of intimacy as predictors of UK men’s attitudes towards seeking professional psychological help. British Journal of Health Psychology, 20(1), 194-211.

https://doi-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/10.1111/bjhp.12089

L’art de se réaliser

Vous êtes-vous déjà dit « Moi je ne sais pas créer, ni dessiner » ou « ce n’est pas pour moi ces affaires-là » ? Cet article est pour vous. Le pouvoir de créer et être l’artiste de votre vie est un droit de naissance. Parfois, il s’agit de se demander : Si j’ai pu exister et réussir à me débrouiller malgré les difficultés de la vie, que puis-je accomplir d’autre que j’ignore ?

Se mettre en action

Le premier truc simple pour activer votre créativité, c’est de prendre un moment pour aller marcher seul (Doudet, 2024). Pourquoi marcher seul ? Parce que cela permet de vider votre esprit, sans ajouter de nouvelles distractions. Si la marche ne vous convient pas… dansez, chantez ou prenez du temps pour vous. Il est important que cela soit un moment plaisant pour vous.

La routine pour nourrir la créativité

Le Larousse définit le mot créer par : « réaliser ou concevoir quelque chose » (Larousse, 2025). Avant de créer, on commence par identifier ce qu’on aime ou un domaine qui suscite le désir de créer. Est-ce la décoration, la cuisine, écrire des textes, la photographie, le dessin, animer des ateliers ou la menuiserie ? Pour d’autres, c’est la danse, la musique, la couture ou l’improvisation. Bref, cela dépend de vos intérêts. Lorsque vous avez identifié ce que vous souhaitez créer, il reste à identifier comment, avec quoi, apprendre et pratiquer. Pratiquer quotidiennement. Vous ne savez toujours pas : explorez. Plusieurs des usagers du CAFGRAF démontrent déjà leurs aptitudes à se créer une vie satisfaisante en participant à des activités de groupe qui leur font du bien. D’autres en participant à des sorties qui les sortent de leurs zones de confort et leur permettent d’explorer.

Écrire ou dessiner pour se libérer

Oui, c’est difficile de trouver le temps le matin pour libérer son esprit en écrivant les 3 pages pour mettre en train sa créativité (Cameron, 1992). Un peu de patience et les mots inspirants finissent par venir (surtout quand on ne se préoccupe pas des fautes d’orthographe). Quand je le fais, j’écris tout ce qui me passe par la tête. C’est un peu comme une méditation écrite.

Rêver pour se créer

Le blogue Créativité et mieux-être (Lecours, 2025) transmet la définition de la créativité : « capacité, pouvoir qu’a un individu de créer… d’imaginer et de réaliser quelque chose de nouveau ». J’ai appris en art-thérapie que l’imagination était le plus grand pouvoir de l’être humain. Pour imaginer, on a besoin de faire de la place à l’intérieur de soi par l’exercice physique, la méditation, l’écriture ou toute autre activité agréable qui vous donne la sensation de vous aérer. Puis, on regarde notre capacité de créer sous un autre angle. On peut commencer par se dire
« si j’essaie, je me demande ce qui pourrait arriver ». Un de mes auteurs préférés dit que le processus de création est ce qui est le plus important (Gosselin, 2005). En effet, c’est au cours du processus qu’on voit comment l’art arrive. J’ai souvent vu cela au CAFGRAF, que ce soit en cuisine, au centre de jour ou encore lors des ateliers d’art-thérapie. Je vois la créativité à l’oeuvre quand vous laissez faire vos mains et vous vous laissez un peu de place à vous exprimer.

Cela m’arrive aussi d’être exigeante avec moi-même, de ne plus croire en mes capacités. Avec la pratique, je me rends compte combien ces périodes d’incertitudes sont importantes. Tolérez cet inconfort, osez vous remettre en question. Avec le temps vous verrez ce qui va émerger. Bien avant d’être art-thérapeute, j’écrivais combien j’avais besoin que la vie m’amène ailleurs que ma carrière de l’époque. J’ai eu de l’aide pour le découvrir, puis j’ai décidé de faire des changements et de l’espace. Le parcours pour me réaliser a été long, mais ce fut un voyage tellement enrichissant. Je me suis permie d’être moi et d’apprendre ce que j’avais le goût d’approfondir. Sans le savoir j’étais en train de faire de « l’art existentiel » (Boutet, 2023), je travaillais à ma propre réalisation. Tout ce que je savais, c’est que je voulais créer avec mes mains et être en relation avec d’autres personnes.

Conclusion

Vivre une vie enrichissante est à votre portée. Prenez le risque de regarder votre vie sous un autre angle et identifiez ce que vous voulez vivre pour le reste de votre vie. Pour moi, c’est là que le travail (enrichissant) a commencé. Aujourd’hui, avec vous je vis une vie que j’ai d’abord imaginée et rêvée. À travers le centre de jour, je suis témoin de vos élans créateurs en création individuelle ou collective. Je suis témoin de comment cela contribue à une vie collective Cafgrafienne satisfaisante.

Références

Boutet, D. (2023). L’intelligence de l’art : Regard sur les principes organisateurs de l’expérience artistique. Presses de l’Université du Québec.
Cameron, J. (1995). Libérer votre créativité : la bible des artistes. J’ai Lu.
Doudet, C. (2025). Comment être créatif au quotidien. Caroline Doudet. com https://carolinedoudet.com/2024/11/11/comment-etre-creatif-au-quotidien/
Lafont, D. (2025). Comment nourrir sa créativité au quotidien. Les éditions la plume assumée. https://dlrevision.com/comment-nourrir-sa-creativite-au-quotidien/
Lecours, N. (2025). Créativité au quotidien : 8 situations. Créativité et mieuxêtre. https://creativiteetmieuxetre.com/creativite-au-quotidien-8-situations/