Depuis le début de ma carrière comme intervenant, j’ai souvent constaté que certains usagers mentionnent qu’ils aimeraient travailler en relation d’aide. Inspirés par leur parcours et cheminement individuel, épris par un désir d’aider et dans le but de redonner, ces usagers ou usagères désirent s’investir dans l’intervention. J’ai pu remarquer que des usagers peuvent devenir de très bons intervenants. Il ne s’agit pas du tout d’une idée saugrenue. Cependant, il demeure que certaines capacités sont nécessaires afin de combler ce poste. En effet, certaines qualités demeurent inhérentes au poste. De plus, au niveau des tâches, le contact avec les autres et l’aspect de relation d’aide sont bien présents, mais il demeure que plusieurs autres tâches sont effectuées dans l’ombre et ne sont pas apparentes. C’est pourquoi nous aborderons le tout dans ce texte, dans le but de démystifier la profession d’intervenant.
Les qualités nécessaires!
Plusieurs qualités sont évidemment nécessaires afin de pouvoir travailler en relation d’aide. Ses qualités doivent transcender la profession et être présentes chez l’individu. Il est nécessaire que ce soit naturel d’agir ainsi. Sinon, la personne devra aller puiser trop loin afin de satisfaire aux exigences du poste. Cette carrière est très demandante, si en plus la personne doit agir à contresens des capacités de bases nécessaires, elle s’épuisera rapidement. Les qualités nécessaires les plus apparentes sont l’empathie, soit la capacité à se mettre à la place d’autrui et percevoir ce qu’il ressent. Cet aspect est tout de même fondamental pour oeuvrer en intervention. La capacité de facilement entrer en contact avec les gens et d’être en mesure de se connecter avec leur vécu et leur histoire demeure une facette primordiale de cette profession. Ceci est possible seulement grâce à une autre caractéristique importante, soit la capacité au non-jugement. En effet, on peut définir le non-jugement comme étant une attitude consistant à s’abstenir de porter des jugements de valeur sur autrui, leurs actions ou leurs paroles, en évitant de les approuver ou de les désapprouver. Si on pense à d’autres qualités importantes, l’une d’entre elles est l’écoute. En effet, nous avons souvent l’impression qu’il est important d’avoir de la répartie lorsque l’on travaille en intervention. C’est bien le cas, mais il est bien plus important d’avoir une bonne écoute afin de bien saisir et comprendre les propos de la personne que nous avons en face de nous. L’intervenant doit également être en mesure de laisser la place à la personne qu’il reçoit. En effet, l’intervenant doit pouvoir mettre la personne en valeur en lui laissant la place nécessaire afin qu’elle s’exprime et se confie. Conséquemment, l’importance de l’intervenant est de prendre une place secondaire dans l’intervention et permettre à l’autre de s’épanouir. Posséder une capacité d’introspection est également important.
Cette capacité est ce qui permettra à un intervenant de s’améliorer et de progresser, car c’est ce qui lui permet d’identifier ses limites et de les traverser. Comme on le dit si bien; en
intervention, nous sommes notre outil, il est important de l’aiguiser et l’affûter en se questionnant sur nos comportements et réactions. En terminant, l’intelligence émotionnelle est un aspect primordial de la relation d’aide. Elle se définit comme étant la capacité de percevoir et d’exprimer les émotions, de les comprendre et de les intégrer à la pensée en les utilisant avec justesse dans le raisonnement, ainsi que de réguler ses propres émotions et celles des autres. C’est pourquoi il s’agit d’une caractéristique importante à avoir.
Quelles sont les tâches d’un intervenant?
Maintenant que les caractéristiques d’un bon intervenant ont été identifiées, j’aimerais démystifier les tâches qui sont en lien avec l’intervention. Évidemment, effectuer des rencontres avec les usagers ou usagères constitue un aspect important du travail. Cependant, ces tâches ne sont pas les seules et plusieurs autres tâches s’effectuent dans l’ombre. Il y a beaucoup de tâches administratives à réaliser en tant qu’intervenant, telles que rédiger des notes, répondre aux questions de partenaires, répondre à tous ses courriels, s’assurer de transmettre les informations nécessaires à ses collègues, et plusieurs autres. Toutes ses tâches sont chronophages et absentes au premier regard. Ici, je parle aux usagers et usagères du CAFGRAF, ce sont les tâches que vous nous voyez faire lorsque nous sommes dans le bureau vitré et que nous sommes concentrés. Une autre tâche importante est associée à la représentation, soit d’aller présenter les services dans d’autres organismes afin d’en faire augmenter la popularité et ainsi en faire profiter à plus de gens.
Le milieu!
De plus, il y a un aspect important dans la conception du travail d’un intervenant, soit le milieu dans lequel il travaille. En effet, le réseau de la santé offre souvent une plus grande structure de par l’ensemble et la complexité des services. Cependant, dans le milieu communautaire, les tâches sont souvent plus flexibles et le milieu offre une plus grande malléabilité des
horaires et des tâches.
Voici les points que je désirais aborder avec vous afin de mieux vous faire connaître le rôle et les tâches d’un intervenant. En espérant que ceci a permis de démystifier la profession et ainsi vous en apprendre davantage sur les aléas de ce travail qui nous tient tellement à coeur.
Références :
1.https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/17055232/attitude-de-non-jugement
2.https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/26506945/intelligence-emotionnelle