Nous passons une grande partie de notre quotidien en ligne. Une part importante de ce que nous voyons sur nos écrans est déterminée par des mécanismes invisibles, mais puissants : les algorithmes. Qu’est-ce qu’un algorithme exactement ? Et surtout, quelle est son influence sur notre bien-être psychologique ?
Qu’est-ce qu’un algorithme ?
Un algorithme est une série d’instructions ou de calculs destinés à résoudre un problème ou accomplir une tâche.[1] Dans le contexte numérique, il sert à trier et recommander du contenu en fonction de nos comportements en ligne.
Par exemple, lorsque nous consultons Google Maps, l’algorithme calcule l’itinéraire le plus rapide pour se rendre à destination. Sur Netflix, il suggère des films en fonction de ce que nous avons déjà regardé. Sur TikTok, Instagram ou YouTube, il analyse le temps que nous passons devant une vidéo, ce que nous cliquons ou partageons, afin de créer un fil d’actualité personnalisé. En bref, chaque action en ligne, aussi petite soit-elle, alimente ce mécanisme qui anticipe nos préférences et nous propose du contenu jugé pertinent.
Quand l’algorithme affecte le bien-être
Le contenu proposé
Si ce fonctionnement paraît pratique, il n’est pas sans conséquence sur notre bien-être. Bien sûr, l’influence des algorithmes sur notre bien-être psychologique est complexe et nuancée : il peut y avoir des effets positifs, mais aussi entraîner des dérives.
Un rapport par Amnesty International rapporte un phénomène particulier où une bulle algorithmique se développe à partir d’un petit geste. À partir d’un simple « j’aime » sur une vidéo évoquant la tristesse peut transformer complètement leur expérience en ligne. C’est ce qu’exprime Francis*, un étudiant de 18 ans interrogé par Amnesty International :
« Quand j’«aime» une vidéo triste qui me parle, tout à coup, toute ma page “Pour toi” est triste. Je me retrouve dans le «TikTok triste ». Ça affecte mon humeur. » – Francis*, 18 ans, étudiant aux Philippines. [2]
Ce témoignage illustre comment une simple interaction peut suffire à orienter tout un univers numérique vers un seul type de contenu, enfermant la personne dans une bulle émotionnelle qui influence directement son état d’esprit.
La dépendance et la perte de contrôle
Un autre aspect est la manière dont les algorithmes exploitent notre attention. Les plateformes numériques sont conçues pour capter et retenir notre attention pour prolonger notre temps d’écran, notamment en proposant constamment du contenu qui sont dans nos champs d’intérêt, mais aussi par des vidéos courtes et un déroulement infini, par exemple. Tout est pensé pour maximiser le temps passé en ligne, ce qui en revanche peut entraîner une certaine forme de dépendance et un sentiment de perdre le contrôle.
Les études montrent que les jeunes ressentent particulièrement cette emprise. Selon une enquête récente, plus de deux jeunes sur trois disent avoir du mal à réduire leur temps passé sur les réseaux sociaux, et plusieurs mentionnent que ces plateformes constituent une source constante de distraction.[3]
L’envers de la médaille : quand l’algorithme devient un allié
Cela dit, il serait simpliste de diaboliser les algorithmes. Leur influence n’est pas uniquement négative. Dans certains cas, ils peuvent devenir de précieux alliés. Par exemple, ils peuvent faciliter l’accès à des témoignages inspirants ou à des ressources en santé mentale. Ils peuvent également permettre de trouver du soutien auprès des communautés en ligne, et de sentir que l’on n’est pas seul. De plus, la démocratisation des discussions autour de la santé mentale, en grande partie amplifiée par ces plateformes, peut contribuer à réduire les tabous et à normaliser le fait de demander de l’aide.
Les études montrent que les jeunes ressentent particulièrementcette emprise. Selon une enquête récente, plus de deux jeunes sur trois disent avoir du mal à réduire leur temps passé sur les réseaux sociaux, et plusieurs mentionnent que ces plateformes constituent une source constante de distraction.[3]
L’envers de la médaille : quand l’algorithme devient un allié
Cela dit, il serait simpliste de diaboliser les algorithmes. Leur influence n’est pas uniquement négative. Dans certains cas, ils peuvent devenir de précieux alliés. Par exemple, ils peuvent faciliter l’accès à des témoignages inspirants ou à des ressources en santé mentale. Ils peuvent également permettre de trouver du soutien auprès des communautés en ligne, et de sentir que l’on n’est pas seul. De plus, la démocratisation des discussions autour de la santé mentale, en grande partie amplifiée par ces plateformes, peut contribuer à réduire les tabous et à normaliser le fait de demander de l’aide.
Reprendre du pouvoir sur son expérience en ligne
Face à ces réalités, comment naviguer dans cet univers numérique sans se laisser submerger ? Voici quelques pistes :
• Prendre conscience du rôle des algorithmes : Comprendre que ce que nous voyons en ligne est le résultat d’un tri, et non un reflet objectif du monde. Cette prise de conscience permet d’instaurer une certaine distance face au contenu.
• Limiter le temps d’écran : Utiliser les paramètres de temps d’utilisation sur son téléphone ou des applications de gestion peut aider à reprendre du contrôle.
• Prendre soin de soi hors ligne : Faire des activités qui nous apportent du bien, comme des activités physiques, sociales ou encore créatives.
• S’informer et en parler.
En somme, les algorithmes façonnent notre vie numérique. Ils influencent nos choix et nos émotions, parfois de manière subtile, d’autres fois de façon plus marquée. Leur influence sur notre bien-être mental n’est ni totalement positive ni entièrement négative : ils peuvent amplifier des sentiments désagréables et la dépendance, mais aussi offrir soutien et ressources. Plutôt que de les voir comme bons ou de mauvais, il est sans doute plus juste de les considérer comme des mécanismes puissants qui nécessitent d’être connus, compris et apprivoisés.
Apprendre à reconnaître leur influence, développer une attitude critique et prendre soin de soi, autant en ligne qu’hors ligne, sont des moyens concrets pour naviguer dans cet univers numérique sans perdre de vue l’essentiel : notre bien-être.
Références :
1. https://numeriqueenquestions.uqam.ca/algorithme/
2https://www.amnesty.fr/actualites/tiktok-un-modele-dangereux-pour-la-sante-mentale-des-jeunes-et-des-enfants
3.https://www.digitalbarometer.ch/fr/sant%C3%A9-mentale-et-monde-num%C3%A9rique
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