Vieillissement et sexualité

J’aimerais vous amener sur une piste de réflexion. Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez au vieillissement ? Répétez l’exercice, mais cette fois-ci pour la sexualité. Y a-t-il des éléments incompatibles entre les éléments que vous associez au vieillissement et ceux que vous liez à la sexualité? Si cela est le cas, vous n’êtes pas les seul.e.s à le penser, mais laissez-moi vous aider à déconstruire vos croyances. 

Dans notre société, nous avons tendance à faire de l’âgisme et du jeunisme. L’âgisme désigne l’adoption de stéréotypes péjoratifs et de préjugés quant aux personnes vieillissantes. Dans le même sens, le jeunisme représente la survalorisation de la jeunesse dans divers aspects de la vie. Selon plusieurs études, dans nos sociétés, nous faisons particulièrement preuve d’âgisme et de jeunisme dans le domaine de la sexualité. Effectivement, nous avons tendance à associer la sexualité à la beauté, la passion, la performance, la fertilité et, surtout, la jeunesse (Gott, 2005). C’est cette incompatibilité présumée entre sexualité et vieillissement qui amène les gens à entretenir des fausses croyances quant à la sexualité des personnes âgées (Simpson, 2016 ; Pryzybylo, 2021). 

Ces mythes concernent des croyances telles que les personnes âgées ne ressentent plus de désirs sexuels, comme si la libido disparaissait ou diminuait drastiquement après un certain âge. Également, il est souvent véhiculé que les corps vieillissants deviennent indésirables. Pourtant, selon une étude, 73 % des personnes âgées entre 57 et 64 ans maintiennent leurs activités sexuelles, 53 % des personnes entre 65 et 74 ans, et 26% des personnes entre 75 et 85 ans (Karaker et al. 2011). Ces résultats montrent que, malgré que le vieillissement entraîne des changements hormonaux et une diminution variable de la fonction sexuelle, les personnes vieillissantes continuent ou souhaitent maintenir leurs activités sexuelles. Les fausses croyances ont un effet stigmatisant pour les personnes vieillissantes qui peuvent se retrouver être dissuadées à rechercher un.e partenaire, à maintenir une vie sexuelle active ou à rechercher l’information ou les services nécessaires à leurs besoins sexuels. Cela peut avoir comme effet de diminuer leur qualité de vie, et parfois contribuer à leur isolement et leur bien-être mental.

Par ailleurs, ces mythes mettent en lumière la tendance de la société à entretenir des standards élevés quant à l’image corporelle, et à mettre en relation l’apparence physique liée à l’âge et la valeur sexuelle d’une personne. En d’autres mots, plus une personne présente des rides, des cheveux gris ou blancs, ou une perte de tonus musculaire, plus elle sera vue comme asexué.e et indésirable sexuellement. Selon une étude, cette disqualification sexuelle des personnes vieillissantes se produit davantage chez les femmes que les hommes (Alarie, 2019). Effectivement, les hommes demeurent éligibles sexuellement plus longtemps que les femmes. Par exemple, il existe de nombreux « sex-symbol » masculins parmi les célébrités américaines comme George Clooney, Brad Pitt, Johnny Depp, et bien d’autres encore. Y a-t-il autant d’exemples de célébrités féminines d’âge avancé perçues comme des « sex-symbol » ? Venez me faire part de vos réponses ! Finalement, que peut-on faire pour diminuer la stigmatisation sexuelle liée à la vieillesse ? Puisqu’après tout, nous passons tous par là un jour !

 

Sources : 

(OMS, 2021) SITE WEB

Organisation Mondiale de la Santé. (2021, 18 mars). Vieillissement  : l’âgisme. https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/ageing-ageism

(Gott, 2006) LIVRE

Gott, M. (2006). Sexuality, Sexual Health and Ageing. International Journal of Ageing and Later Life. 1(1), 119-122. 

(Przybylo, 2021) 

Pzybylo, E. (2021). Ageing asexually: exploring desexualisation and ageing intimacies. Dans P. Simpson, P. Reynolds et T. Hafford-Letchfield (dir.), Sex and Diversity in Later Life (p.181-198). DOI: 10.2307/j.ctv1nh3m64.16

(Karraker et al. 2011)

Karraker, A. DeLamater, J., Schwartz, C. R. (2011). Sexual Frequency Decline from Midlife to Laterlife. The Journals of Gerontology, 66B(4), 502-512. Doi:10.1093/geronb/gbr058

https://academic.oup.com/psychsocgerontology/article/66B/4/502/589527?login=true

(Alarie, 2019)

Alarie, M. (2019). «  Je ne suis pas une Cougar ! » Quand l’âgisme et le sexisme compliquent l’expression du désir sexuel féminin. Recherches féministes. 32(1), 49-70. https://doi.org/10.7202/1062224ar 

La séduction – séduire ou être séduisant ?

Vous lisez un titre sur la séduction et vous vous dites : « Enfin ! Des trucs pour devenir irrésistible et mettre fin à ma vie de célibataire ! ». Vous n’avez pas tort, mais vous verrez que la séduction, ça peut mener à d’autres choses que l’amour des autres. Dans cet article, nous verrons d’abord la définition de la séduction, puis les caractéristiques de la personne séduisante. Finalement, nous parlerons des avantages à devenir séduisant.

 

La séduction : qu’est-ce que c’est ?

Mais qu’est-ce que la séduction ? Nous commencerons par faire la distinction entre « séduire » et « être séduisant ».

Être séduisant, c’est « exercer un vif attrait par son charme, ses qualités. » (Larousse). On pourrait donc dire qu’être séduisant, ce n’est pas juste une question de beauté physique. En effet, plusieurs personnes diront qu’elles ont été séduites par la gentillesse, la douceur ou le rire de quelqu’un.

Maintenant, qu’est-ce que ça veut dire « séduire » ? Séduire, c’est « exercer sur quelqu’un tous les moyens de plaire (…) pour le faire agir dans un sens bien précis. » (Larousse). Quelle est la différence entre les deux termes ? Être séduisant, c’est la manière dont les autres nous décrivent alors que « séduire », c’est tenter de manipuler quelqu’un afin qu’il fasse ce que nous souhaitons (comme venir passer la soirée chez nous ou accepter une invitation au restaurant).

Quand quelqu’un nous trouve séduisant, est-ce que ça veut dire que nous sommes séduisants pour tout le monde ?

Une femme est séduite par un homme. Elle le trouve généreux et attentionné. Pourquoi ? Parce qu’il s’est offert pour l’aider à déménager. Il va se présenter avec son camion, à l’heure, sans quitter avant que tout ne soit terminé. Pensez-vous qu’une femme qui a déjà un camion et 5 amis sera séduite par un homme qui lui offrirait de venir avec sa camionnette ? Probablement moins.

Il est alors permis d’affirmer que de séduire, c’est de répondre aux besoins de l’autre ou de lui faire des promesses d’un avenir agréable. Quel genre de besoins ? Besoin de se sentir beau/belle, désirable, intéressant, unique, en sécurité et j’en passe. Vous, quand vous êtes en relation, comment aimez-vous que l’autre vous fasse sentir ?

 

Séduction et santé mentale

Mais quel est le lien avec les troubles de santé mentale ? On pourrait dire que chaque trouble amène des besoins bien spécifiques. Vous êtes anxieux ? Vous apprécierez probablement une personne qui vous apaise et qui tolère vos hésitations. Vous êtes dépressif ? Vous aimerez la présence de gens qui vous font rire, qui vont vous voir au lieu de vous inviter et qui tolèrent que vous disiez « non » à toutes les occasions de sortie qui se présentent. Vous êtes colérique ? Vous rechercherez des gens qui tolèrent de subir votre violence.

Pensez-y : si deux toxicomanes s’aiment parce qu’ils consomment ensemble, que se passera-t-il lorsqu’un des deux voudra se rétablir ? C’est un peu la même situation pour les autres troubles de santé mentale.

 

Et l’amour de soi là-dedans ?

Maintenant, je me permets de vous poser une grosse question : êtes-vous séduisant avec vous-mêmes ? Si vous hésitez à répondre, les prochaines affirmations pourraient vous aider à mieux comprendre.

Vous arrêtez de vous regarder dans le miroir parce que vous n’aimez pas votre reflet ? Vous faites souvent des choses pour les autres que vous ne faites pas pour vous-mêmes ? Vous avez de la difficulté à accepter les compliments ? Êtes-vous toujours en mode « critique » avec vous-mêmes ?

Si vous avez répondu « oui » à la majorité des questions, alors vous avez besoin d’une bonne dose d’auto-séduction. Voici un mode d’emploi très facile à suivre et qui vous permettra d’augmenter votre sentiment d’amour propre. En effet, si vous vous traitez comme quelqu’un d’aimable, les autres vous verront aussi comme quelqu’un d’aimable. Finalement, quand on apprend à s’apprécier, on se protège de la solitude : on n’est plus jamais seul, mais toujours avec une personne qu’on aime (nous-même). Voici quelques trucs faciles à appliquer.

Votre corps : En prenez-vous soin ? Quand vous rencontrez quelqu’un, préférez-vous une odeur de cendrier ou de propreté ? C’est beaucoup plus séduisant d’arriver avec des vêtements propres et des cheveux lavés.

Votre esprit : Vous donnez-vous le droit d’être fier de vous ? Êtes-vous attentifs à vos propres besoins ? Si vous ne prenez pas soin de vous, les gens qui vous regardent le remarqueront : « Si je suis en couple avec cette personne, elle ne prendra pas soin de moi ».

Vos émotions : Il n’est pas normal de se sentir triste lorsqu’on pense à l’amour, ni de se sentir découragé lorsqu’on voit son reflet dans le miroir. Vous êtes sévère avec vous ? Donnez-vous de l’amour ! Prenez soin de vous ! Sérieusement, qu’attendez-vous ?

Pour terminer cet article en douceur, je vous laisse sur une citation de Louise Hay : « Souvenez-vous, vous vous êtes critiqué pendant des années et ça n’a pas fonctionné. Essayez de vous aimer et voyez ce qui arrivera ».

 

 

Princesse Fatemeh Khanum “Esmat al-Dowleh” (1855-1905). Au 18ième siècle, une fine moustache était très jolie chez les femmes Perses. Sur internet, son nom a été modifié pour « princesse Qajar » et certaines personnes affirment faussement que 13 hommes se sont suicidés après qu’elle ait rejeté leurs avances. L’objectif de ce mensonge est de sensibiliser les gens à l’évolution des critères de beauté.

 

Qu’est-ce que l’orientation sexuelle?

L’orientation sexuelle est l’attirance physique et sexuelle envers quelqu’un. Elle se distingue de l’orientation romantique qui se définie plutôt comme une attirance romantique et émotionnelle (il s’agit donc du désir d’être en relation romantique avec une personne). Pour plusieurs personnes, l’orientation sexuelle et romantique concordent, mais pour d’autres non. Il est important de savoir qu’on ne choisit pas son orientation et qu’il n’y a pas de méthodes pour la changer [1]. De plus, certaines personnes prennent conscience de leur attirance à un très jeune âge, alors que d’autres solidifient leurs sentiments à l’adolescence ou à l’âge adulte. Cela peut être lié à plusieurs facteurs tels que l’environnement dans lequel la personne grandit, l’éducation et les expériences de vie. Par exemple, une personne qui ne reçoit pas d’informations sur les orientations sexuelles n’aura peut-être pas les mots pour se définir avant d’y avoir accès.

Une orientation sexuelle qui est bien connue dans la société est l’hétérosexualité, c’est-à-dire les personnes qui sont attirées envers ceux du genre [1] opposé (par exemple, un homme attiré envers les femmes). À l’inverse, l’homosexualité se définie par l’attirance envers une personne du même genre. Il existe un grand éventail d’orientations qu’on retrouve dans le sigle LGBTQIA2SP+ qui désigne les personnes ou les communautés Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles, Trans, Queer et en Questionnement, Intersexes, Asexuelles et Aromantiques, Bispirituelles et Pansexuelles. Le signe + permet de donner la place à d’autres orientations ou identités sans nécessairement les ajouter dans le sigle.

Les personnes qui font parties de la communauté gaie peuvent vivre de l’homophobie à n’importe quel moment, c’est-à-dire être victime d’attitudes ou de comportements qui peuvent mener au rejet et à la discrimination [1]. Par exemple, elles peuvent recevoir des jugements de leur entourage, craindre pour leur sécurité dans la rue (particulièrement si leur apparence n’est pas conforme aux stéréotypes [2] hommes/femmes), entendre des messages négatifs ou des préjugés [3] dans les médias, etc.

L’homosexualité a été enlevé da la liste des pathologies (maladies) en 1973 par l’Association psychiatrique des États-Unis et par l’Organisation mondiale de la santé en 1993 [1]. Malgré l’évolution de la société, l’homophobie est encore présente et l’égalité sociale n’est pas atteinte.

Il est donc du devoir de chacun de s’informer avec des sources fiables et d’écouter les personnes concernées afin d’être plus inclusif en tant qu’individus et société. Chaque personne peut faire sa part !

Lexique

1. L’identité de genre : Une sensation ou un sentiment interne concernant le fait d’être homme, femme, ni un ni l’autre, les deux, etc. Le genre peut être exprimé via l’habillement, la coiffure, la voix, les formes du corps, etc.

2. Stéréotype [2] : Une opinion toute faite sur les caractéristiques d’un groupe qui s’appuie sur des jugements et des présomptions. Par exemple, dire que les filles sont douces et gentilles est un stéréotype.

3. Préjugés [2]: Une croyance et un jugement formés à l’avance. Par exemple, dire que puisque les femmes sont douces et gentilles elles ne peuvent pas avoir des postes hauts placés.

 

 

Références :

  1. Interligne. Foire aux questions. Interligne. https://interligne.co/foire-aux-questions/?_sf_s=homo
  2. Jeunesse, J’écoute. Comprendre les stéréotypes, préjugés et la discrimination. Jeunesse, J’écoute. https://jeunessejecoute.ca/information/comprendre-les-stereotypes-prejuges-et-la-discrimination/

Ressources :

Interligne : ligne d’écoute, informations

514 866-0103 (Montréal) ou 1 888 505-1010 (Sans frais)

AlterHéros : aide, soutien, questions intervention@alterheros.com

Centre de solidarité lesbienne : rencontres individuelles, groupes de soutien (514) 526-2452

Aide aux trans du Québec : service d’écoute par téléphone ou courriel 1 855 909-9038 #1 ou ecoute@atq1980.org